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samedi 29 décembre 2012

"LE MYSTÈRE DE LA CHAMBRE JAUNE" (de Marcel L'Herbier, 1930)



En quelques mots : Alors qu'elle s'apprête à se marier, Mathilde Stangerson reçoit un bouquet de camélias accompagné de quelques mots troublants. Quand elle rejoint le château familial avec son père, elle est victime d'une tentative d'assassinat dans la chambre jaune. Problème : personne n'a pu y entrer ou en sortir et le criminel a disparu. Le policier Larsan mène l'enquête quand débarque le jeune Rouletabille.

Troisième adaptation du roman de Gaston Leroux au cinéma, Le mystère de la chambre jaune de Marcel L'Herbier est le premier à être sonorisé. Il n'y a pas longtemps que l'on parle sur grand écran en 1930 et le générique très original est un formidable document historique : de manière scénarisée, il montre comment et par qui sont enregistrés l'image et le son, qui s'occupe de la direction d'acteur et qui va apparaître à l'écran - sorte de bande-annonce qui promet au spectateur un grand spectacle avec les moyens les plus modernes, un prologue que l'on retrouvera de façon plus comique chez Sacha Guitry quelques années plus tard (dans La Poison notamment).

Pour adapter ce roman en quasi huit-clos, Marcel L'Herbier choisit des décors de studio qui lui permettent de jouer avec les ombres et les lumières et de créer un climat propice au suspens de l'intrigue - lequel met pourtant du temps à se mettre en place, non sans une longue séquence assez énigmatique qui peut perturber les réflexes du spectateur, un rien perdu. Il faut dire que le jeu théâtral, terriblement démonstratif, de l'actrice principale, au coeur de toutes les attentions, Huguette Duflos, n'arrange rien, et il faut tout l'abattage sympathique de Roland Toutain en reporter Rouletabille pour s'intéresser à l'enquête.



Dès lors mon avis se scinde - la mise en scène, les cadrages et la photographie sont soignés, on pense parfois à l'expressionnisme allemand (au début particulièrement où la caméra subjective et les grands décors froids et sombres rappellent la noirceur de Fritz Lang), et si certains acteurs (Toutain, Belières, Vibert) apportent du rythme à cette aventure, d'autres (Duflos, Van Daële) l'enfoncent dans un théâtre filmé qui fait ressortir tous les défauts des débuts du cinéma parlant. L'heure quarante que dure le film est probablement imputable de quelques scènes pénibles.

On ne peut toutefois que saluer Les documents cinématographiques qui ont sortis un très beau coffret Rouletabille avec, en outre, la suite des aventures du reporter, Le parfum de la dame en noir (1931). Hélas, ce Mystère de la chambre jaune est un peu daté et rebutera les moins téméraires, seuls les cinéphiles s'en délecteront.
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