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mercredi 20 mars 2013

"MA POMME" (de Marc-Gilbert Sauvageon, 1950)



En quelques mots : Maurice Vallier, un clochard surnommé "Ma Pomme" vivote avec son ami Fricotard, chantant pour quelques pièces. Quand on lui apprend qu'il est l'héritier d'un lointain corsaire et propriétaire d'un trésor de plusieurs milliards, il ne s'emballe pas et demande à voir si les deux autres bénéficiaires méritent l'argent. D'attraction pour les bourgeois, le clochard devient l'objet de toutes les attentions.

Après Bal Cupidon (1949), Ma Pomme ... rassurez-vous, je ne commence pas une improbable intégrale de la courte carrière du réalisateur Marc-Gilbert Sauvageon, scénariste prolifique dans la quantité, passé metteur en scène le temps de cinq films entre 1949 et 1951. Il s'agit de hasard, comme souvent. Toutefois, ma volonté de retrouver Maurice Chevalier, que j'aime tant, au cinéma, était bien volontaire. J'avais eu en main le DVD de Ma Pomme il y a quelques mois et, découragé par des critiques massivement négatives, j'avais moi même oublié de le regarder. C'est à présent chose faite et je ne saurais dire si je regrette. Ceux qui ne considèrent Maurice de Paris que pour Gigi (Minnelli, 1958) ou Ariane (Wilder, 1957) seront cruellement déçus ; les autres, nostalgiques du petit gars de Ménilmuche, y trouveront leur "conte", pas jobard mais plaisant à condition de supporter de terribles longueurs et une mise en scène datée. C'est aussi une bonne occasion de retrouver d'excellents comédiens : la jolie Sophie Desmarets et son regard espiègle, sous exploitée hélas, tout comme Jane Marken, réduite à quelques scènes d'agonie. Raymond Bussières s'impose difficilement comme accordéoniste face à Maurice Chevalier ; le jeune Jacques Dynam interprète l'amoureux déçu de Claire / Véra Norman.



Ma Pomme est un film nostalgique : de la chanson éponyme, créée en 1936 et que Maurice Chevalier chantait déjà dans L'homme du jour (Duvivier, 1936) - que l'on entend à peine dans le film de Sauvageon, rageant ! De l'amour ensuite, qui nous offre cette fin très mélancolique, assez réussie même si elle est pompière ; le personnage de "Ma Pomme" lorgne un peu sur le rire aux larmes de Charlot, sans y parvenir.

Enfin, le film permet de s'interroger sur l'image du vagabond dans le cinéma français de l'après-guerre. "Ma Pomme" est antimilitariste, rejette la société de consommation, se moque de la politique et passe son temps à la belle étoile, à chanter. Vision idéaliste, idéalisée, d'une précarité qui, peut-être, faisait moins peur et d'une liberté que l'on sait parfaitement illusoire. Ce genre de films, et de personnages, ne pourrait plus exister aujourd'hui, et c'est probablement pourquoi il vieillit mal - c'est aussi ce qui fait son charme. Maurice Chevalier, difficilement crédible, apparaît pourtant l'interprète idéal pour cet emploi (comme Gabin dans Archimède le clochard, Grangier, 1959) qui n'est que déformation de l'image quasi mythique du titi parisien qui drague les souris aussi bien qu'il manie l'argot des faubourgs. Sur un trottoir, ce clochard aux yeux doux ... ça sent si bon la France !

dimanche 23 septembre 2012

"FANTÔMAS" (de Jean Sacha, 1947)

En quelques mots : Alors qu'elle est en train de se marier avec le journaliste Fandor, le terrifiant Fantômas intervient pour capturer sa fille Hélène, en vain. Il lance alors un ultimatum aux autorités françaises et réclame un milliard en or, ou il tuera un million de parisiens. Le commissaire Juve mène son enquête.

Neuvième adaptation du Fantômas de Marcel Allain, ce film signé Jean Sacha respecte finalement assez bien la trame littéraire originale en proposant une série B tout juste convenable, avec des rebondissements improbables et de l'action de pacotille. Il n'y a évidemment aucuns moyens pour ce divertissement populaire, si ce n'est la présence intéressante de Marcel Herrand en prince du crime - inquiétant mais terriblement mal mis en valeur. Alexandre Rignault en commissaire Juve sauve clairement le film par sa présence et son dynamisme, et on peut s'amuser de voir Simone Signoret encore jeunette servir d'atout charme au film. Fandor, terne André Le Gall, ne provoque pas le moindre sentiment d'empathie, ni l'élégante Lucienne Lemarchand en Lady Beltham, rôle malheureusement complètement laissé de côté. A noter dans le casting que l'on retrouve Jacques Dynam, dans un petit rôle, qui deviendra en 1964 l'adjoint du commaire Juve/De Funès dans le Fantômas de André Hunebelle.


Le film existe en DVD chez René Chateau dans une copie un peu abîmée. Je ne suis pas sûr de la nécessité de se procurer ce Fantômas, si ce n'est pour les amoureux de Simone Signoret et les inconditionnels de Alexandre Rignault. Les autres s'ennuieront ferme devant ces aventures sans souffle et sans moyens, et le cabotinage insensé de certains seconds rôles. A noter, pour les amateurs, une petite apparition de Françoise Christophe en ... princesse Daniloff, un de ses premiers rôles (on la retrouvera quelques années plus tard en Lady McRashley dans Fantômas contre Scotland Yard).

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