vendredi 7 septembre 2012

"LE BON ROI DAGOBERT" (de Pierre Chevalier, 1963)

En quelques mots : Le jeune Bébert, pour avoir préféré échanger des billes avec un camarade pendant un cours d'histoire, reçoit pour punition d'écrire une centaine de lignes sur le Roi mérovingien Dagobert Ier. Privé de sa série télévisée favorite, il s'imagine les aventures du Roi Dagobert sous les traits de son propre père (Fernandel).

Certains pesteront probablement du fait que je n'ai pas classé ce film dans la catégorie Nanar ! Mais je dois avouer que la découverte de ce film que je croyais avoir vu il y a longtemps m'a laissé une agréable sensation de plaisir. Certes, la comédie est légère et ne fait jamais dans la finesse, mais elle ne prétend pas autre chose, et remplit parfaitement son contrat en jouant à fond dans la parodie et les détails anachroniques. Mêlés à la vision enfantine de l'Histoire (elle est racontée par Bébert pour sa punition), passent les pires fantaisies et soucis de réalisme, prétextes à rire de notre passé et de ses grandes déclamations. Ainsi Michel Galabru (le fidèle Pépin) et Fernandel s'amusent-ils à trouver un mot historique pour le Roi, passant de "L’État c'est moi !" à "Nous sommes ici par la volonté du peuple ...".

" - Un petit souper aux chandelles ? - Forcément aux chandelles, à quoi pourrait-on s'éclairer en 631 ?" (Pascale Roberts/Fernandel)

Ne cherchez pas la mise en scène, inexistante, ni la vraisemblance des décors.

Le film est truffé de répliques assez amusantes lâchées par des interprètes qui n'attendent que ça : outre Fernandel (génial même quand les films sont mauvais), Darry Cowl compose avec décalage un bourreau "à la carte", Michel Galabru un Pépin qui cherche le mot historique ("Ça pourrait faire une parole historique J'y suis, j'y reste !"), Pierre Doris une crapule amie de Dominique Zardi, Jean Tissier un Connétable en fin de carrière, qui peine à grimper à cheval, ou encore Jacques Dufilho en espion prêt à se déguiser en femme ou en turc ! Gino Cervi, doublé en français pour son rôle de Saint Eloi, fait figure de clown blanc, sage et en retrait, sans véritable séquences comiques.

Revoir ce film pour ce qu'il est, une gentille petite comédie parodique et anachronique (qui annonce Deux heures moins le quart avant Jésus-Christ, de Jean Yanne), est un plaisir que je ne boude pas. Et je vous propose un petit extrait vidéo du film :


Pour la petite anecdote, la chanson populaire "Le bon Roi Dagobert", largement évoquée dans le film, a été composée en réalité à la Révolution Française pour se moquer de Louis XVI. Évoquant un Roi lointain, elle permettait d'éviter la censure, tout en riant des prétendus défauts du souverain (maladresse ...).

Aucun commentaire:

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...