mercredi 26 décembre 2012

"DON CAMILLO MONSEIGNEUR" (de Carmine Gallone, 1961)



En quelques mots : Les années passent en Italie et dans le petit village de Brescello le calme est revenu : Peppone a été élu sénateur à Rome et Don Camillo est devenu Monseigneur au Vatican. Mais quand un projet immobilier des communistes menace une petite chapelle sacrée, les deux ennemis reviennent dans leur village d'origine pour se livrer à nouveau bataille.

Don Camillo et Peppone sont comme des vieux amis de la famille qu'on prend toujours plaisir à retrouver dans n'importe quelles circonstances, quand bien même ils sont devenus assez hasardeusement sénateur ou Monsignore à Rome. Ce quatrième épisode ne démérite pas et s'inscrit dans la lignée des précédents en mêlant avec bonheur ce qui fait la recette de la série. En plein contexte politique de La Coexistence pacifique entre les États-Unis et l'URSS (où le géant soviétique décide de limiter les affrontements avec son adversaire américain), les deux ennemis de Brescello poursuivent également leur Guerre Froide, entre coups tordus et réconciliations émouvantes. Étonnamment, le film évoque le terme de Détente, période qui n'arriva qu'à partir de 1962 après la crise des missiles de Cuba, soit plusieurs mois après la sortie du film.

Si on peut reprocher au film une dernière partie un peu longuette - mais indispensable pour une fin convenue - elle propose tout de même une très belle séquence d'enterrement civil où le communiste Peppone porte le cercueil d'un camarade avec la bénédiction sonore du Clergé (Don Camillo décide malgré tout de sonner les cloches de son église), et on se prend de rêver à une autre aventure lorsque les deux compères se séparent à la gare pour retourner à leurs activités personnelles. Même flanqué de seconds rôles intéressants et marquants - Gina Rovere ou le génial Alexandre Rignault, sous exploité - rarement un duo de cinéma aura aussi bien fonctionné à l'écran, qu'il vampirise littéralement. Toute la force de la série est là, alliée à une intrigue ancrée dans l'Histoire contemporaine, et on sait qu'elle pourrait durer dix épisodes de plus qu'on ne s'en lasserait pas. Chaque séparation finale conserve un formidable potentiel nostalgique et émouvant, une sorte de magie d'autant plus touchante qu'elle n'est pas légion.


2 commentaires:

Robbin a dit…

J'adore les Don Camillo mais je ne les connais pas assez pour les juger en profondeur... Cet épisode que je ne connais pas à l'air fort intéressant avec ce fond politique et historique. Sympa comme cadeau de Noël !

Julien Morva, a dit…

Oui, ce n'est surement pas le meilleur mais avec un peu de subjectivité on peut y trouver beaucoup de qualités ! :)

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