Après quelques jours de repos pour le blog - et pour moi principalement (il y en aura peut-être d'autres dans cette longue année universitaire) -, je vous propose de jeter un oeil sur les actualités de l'âge d'or du cinéma français. Comme d'habitude, quelques sorties de la très bonne collection à la demande de Gaumont : L'assassin est dans l'annuaire (Joannon, 1962) ne m'avait pas laissé un grand souvenir, malgré la présence de Fernandel, mais il faudrait le revoir, notamment pour son épatant casting (Roquevert, Dalban, Crémieux, Teynac, Lavalette ...).
En avril, Gaumont édite également le méconnu Les femmes sont marantes (Hunebelle, 1958) avec Micheline Presle, Marthe Mercadier, Sophie Daumier, Yves Robert et Jacques Dynam, d'après une pièce de théâtre à succès. De Sacha Guitry, et réalisé par Pierre Caron, L'accroche-coeur (1938) avec la jolie Jacqueline Delubac, Marguerite Moreno et Julien Carette. Et pour les amateurs du cinéma de Michel Lang - ils doivent bien exister -, ressortie de Tous vedettes ! (1980) avec un casting mené par une Leslie Caron en fin de carrière.
Peu de sorties chez Studio Canal, sinon Diaboliquement vôtre (1967), dernier film de Julien Duvivier, avec Alain Delon, Senta Berger et Claude Piéplu ; début avril. En revanche, René Château continue d'alimenter avec passion la mémoire du cinéma français : succès international oblige, Emmanuelle Riva se retrouve de manière assez improbable en tête des rayons DVD des grandes surfaces, avec notamment Thomas l'imposteur (Franju, 1965) d'après le classique de Jean Cocteau. Les amoureux d'Edith Piaf se régaleront également de découvrir en DVD Montmartre sur Seine (Lacombe, 1941) avec Paul Meurise et Jean-Louis Barrault.
Pour les fans toujours, un gros coffret Daniel Toscan du Plantier est disponible à la vente depuis quelques jours, l'occasion de redécouvrir à travers ce producteur de grands films tels que La nuit de Varennes (Scola, 1982) et Danton (Wajda, 1983), et quelques oeuvres de Maurice Pialat que je me garderai bien d'évoquer ici (le front de l'est serait plus approprié). Chez Bach Films, sortie récente des Pas perdus (Robin, 1964) avec Michèle Morgan et Jean-Louis Trintignant - dont j'ignore à peu près tout. Enfin, signalons, toujours en lien avec l'actualité cinématographique, la ressortie des Misérables de Robert Hossein, avec Lino Ventura dans le rôle principal, un film qui m'avait laissé plutôt un bon souvenir mais qu'il faudrait revoir également pour s'en assurer.
Une nouvelle collection majeure ?
Gaumont à la demande est aujourd'hui incontournable, c'est un fait. Mais les plus tatillons pourront encore reprocher l'absence de restauration, de bonus et le prix un poil élevé du fait de ces manques. Voilà qu'une nouvelle collection débarque : Les pépites StudioCanal. Pour le moment en exclusivité FNAC, on peut retrouver (outre de bons films américains ou britanniques) quelques titres français tels que Monsieur-Personne (Christian-Jaque, 1936) avec Jules Berry, Dernier atout (Becker, 1942) avec Mireille Balin et Mayerling (Litvak, 1936) avec Danielle Darrieux. A suivre de très près, même si je me refuse à acheter des DVD à la FNAC.
Quelques livres
Michel Galabru, que nous aimons tous, publie Tout est comédie, une vision du monde sous forme d'abécédaire où le comédien rappelle la théâtralité du monde, agrémentée de quelques souvenirs personnels, tel Jean Carmet s'écriant "Plus fort s'il vous plaît !" lorsqu'il assista à une répétition du Mime Marceau ! (Christian Bujeau, l'homme qui écrit des biographies plus vite que son ombre, consacre d'ailleurs son prochain ouvrage à Michel Galabru). Clélia Ventura continue de publier sur son célèbre père, toujours avec délicatesse, et nous propose Lino Ventura, carnets de voyages, que je n'ai pas encore eu le loisir de regarder. Et comme si je n'en parlais pas assez, ressortie du livre de Olivier et Patrick de Funès, Ne parlez pas trop de moi, les enfants, intéressant à condition d'aimer le privé et l'anecdotique (voire l'apologie).
Prochainement sortira le livre En toute liberté, signé Roland Giraud, comédien que j'aime infiniment et qui, bien sa carrière sorte largement du cadre de ce blog, m'inspire beaucoup. Dernièrement, il a même rappelé que son acteur modèle n'était autre que ... Pierre Fresnay ! Ce qui n'est pas pour me déplaire, l'acteur devrait probablement raconter sa rencontre chaleureuse avec l'illustre comédien dans cet ouvrage. A suivre ! Robert Hossein publie également ses mémoires, Tout ce que je n'ai pas oublié, et je dois avouer un peu honteusement que ça ne m'intéresse pas du tout. Il faudra qu'un brave internaute fidèle de ce blog nous en fasse une petite synthèse ! Enfin, Paris-Hollywood, le rêve français du cinéma américain propose un titre alléchant ... espérons qu'il ne se bornera pas à évoquer les quelques derniers comédiens en date à avoir quitté la France mais qu'il se fera une bonne alternative à la section Transatlantique de ce blog !
L'année Jean Marais
Nous fêterons en décembre prochain le centième anniversaire de la naissance de Jean Marais ! Pour l'occasion, les distributeurs divers s'échinent à sortir ou ressortir divers produits, pour notre plus grand bonheur. Ainsi du livre majeur de Carole Weisweiller et Patrick Renaudot, Jean Marais, le Bien-Aimé, ressort avec une nouvelle couverture et une nouvelle préface (signée Alain Delon, qui semble trouver plaisir depuis quelques temps à assister à tous les enterrements et préfacer tous les ouvrages de cinéma). Cet ouvrage assez documenté présente toutefois quelques défauts à mon sens, puisqu'il exclu de la carrière de Jean Marais tout ce qui a fait de lui une star populaire, à savoir les films de cape et d'épée ou les comédies (type Fantômas), pour ne retenir que sa relation privée et artistique avec Jean Cocteau. De ce point de vue, Le Bien-Aimé est extrêmement complet et on retrouve en annexe des documents inédits.
Côté DVD, les sorties s'accumulent depuis plusieurs mois. On retrouve chez René Chateau Le secret de Mayerling (Delannoy, 1949) avec Dominique Blanchar et Jean Debucourt, et l'oublié Les miracles n'ont lieu qu'une fois (Allégret, 1951) avec Marcelle Arnold. Gaumont à la demande propose dès avril le DVD de 7 hommes et une garce où Jean Marais donne la réplique à Sydney Chaplin (fils de Charles) et Guy Bedos. Sans compter les Blu-ray édités l'année dernière (Le Bossu, Le Capitan, Le masque de fer, Les mystères de Paris). Les complétistes de Jean Marais sont heureux, la filmographie de leur idole n'aura bientôt plus aucun secret pour eux.
Enfin, pour les chanceux qui habitent sur la Côte d'Azur, la Cinémathèque de Nice propose une rétrospective Jean Marais avec une dizaine de films projetés sur grand écran (dont Les Chouans, Nez de cuir, Le gentleman de Cocody, Train d'enfer ...).
2 commentaires:
Bel hommage à Jean Marais lors de la soirée des Teddy (prix LGBT) au dernier Festival de Berlin. Ici, on préfère honorer Kevin Costner aux Césars. Triste. Patrick.
Je n'attends plus rien des Césars ;)
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