Sous-titré Neuf meurtres insolites dans une même journée par un seul homme dont ce n'est pas le métier, cet étrange objet cinématographique, qui plus est signé par le sérieux Jean-Louis Trintignant, a de quoi surprendre. L'intrigue originale, l'affiche, la bande annonce laissent entrevoir un récit délirant pour un film mystère. Le visionnage terminé, difficile même de se prononcer. Le réalisateur s'offre visiblement une récréation en filmant l'odyssée macabre de ce paisible boulanger, désireux de venger la mort - qu'il doit juger injuste - de son fils d'une vingtaine d'années. Avec toujours le même rituel : une exécution réfléchie (étranglement médical, fleurs mortelles, explosions chocolatées, revolver aquatique ou tir au pigeon) suivie d'un face à face funeste avec la photo du défunt adolescent. On sent dans cette Journée bien remplie une complète liberté artistique qui permet à Jean-Louis Trintignant de naviguer avec plus ou moins de bonheur entre la farce et le drame. Le début du film est quasi muet et chorégraphié comme dans un Chaplin ; les personnages semblent sortir d'un (mauvais) rêve.
A noter la très belle, et omniprésente, musique de Bruno Nicolai, qui accompagne à merveille ce film souvent muet. Peut-être suis-je le seul aussi à m'être fait la réflexion qu'un des thèmes ressemble étrangement à celui de Papy fait de la résistance (Poiré, 1983) ?
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