jeudi 30 août 2012

"LE BOSSU" (de André Hunebelle, 1960)


En quelques mots : Philippe de Gonzague, jaloux de son cousin le Duc de Nevers, décide de l'assassiner et de convoiter sa jolie femme et ses biens. C'est sans compter sur l'acharnement et le dévouement du chevalier de Lagardère, décidé à venger le Duc assassiné et à protéger sa fille.

En écrivant mon article sur les sorties des films de Jean Marais en Blu-ray, j'ai voulu revoir Le Bossu, un des films de ma jeunesse que je connaissais par cœur fut un temps. On peut encore lui reprocher beaucoup de choses, concernant le personnage de Jean Marais notamment, trop plein de panache et de grandes envolées lyriques assez improbables :

"Sache que je suis innocent du crime dont on m'accuse, et souviens toi que mon seul chemin est celui de l'honneur !" (Jean Marais)

En d'autres circonstances, on pourrait rire de ces belles paroles, mais Marais était tellement taillé pour ce genre de personnages que tout devenait naturel. Ses détracteurs lui reprocheront sa tendance à déclamer ses répliques sur un ton solennel qui manque de réalisme, mais c'est ce qui fait encore la force de ses films. Je ne me lasserai jamais de cette vision idéalisée des gentilshommes du XVIIIe siècle, se faisant des politesses après avoir tués une douzaine d'hommes.
"Monseigneur, à vos ordres !" / "S'il vous plaît Monsieur !" (Jean Marais/Hubert Noël)
Bourvil, comme dans Le Capitan, n'est qu'un comparse comique, faire valoir de Jean Marais, et son rôle n'est guère intéressant - sinon pour la longue séquence du marché où l'on prend sa tête pour une pastèque. Mais on rigole encore de ses mimiques et de son rire si sympathique. On regrette également François Chaumette quand on regarde la version (honnête) de Philippe de Broca, où Gonzague est interprété par Fabrice Luchini, beaucoup moins aristocratique que son prédécesseur. Jean Le Poulain, grande figure du théâtre populaire, complète le casting.

Extrait audio : "Mon seul chemin est celui de l'honneur !"
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Force est de reconnaître qu'on ne s'ennuie pas une seconde en revoyant ce Bossu, plein de panache et d'aventures, agrémenté d'une superbe partition de Jean Marion ! Même si la mise en scène de André Hunebelle est sage (notamment sur les scènes à cheval ou les duels à l'épée), le film ne manque pas de rythme et on se régale de voir Jean Marais bondir sur son cheval, prêt à secourir la veuve et l'orpheline, et à mourir pour le Roi. Un héros comme on en fait plus ; mais peut-il en être autrement aujourd'hui, hélas ?


Extrait audio : "Si tu ne viens pas à Lagardère ..."
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4 commentaires:

Robbin a dit…

Julien, tout d'abord bravo : car il est fort agréable de te lire et ce billet en est une preuve ! Comment ne pas avoir envie de voir ce film après t'avoir lu ?

J'ai trop envie de découvrir ce film ! Je ne connais que la version de Philippe de Broca !

Vive le cinéma !!!

Julien Morva, a dit…

Merci Robin, c'est très gentil. Je pense que tu vas adorer cette version qui est meilleure, je pense, à celle de Broca en 1997. Comme je lisais le roman de Paul Féval dernièrement, j'ai revu les 3 versions principales (1944, 1960, 1997) et le dernier m'a un peu déçu alors qu'il y a tous les éléments pour faire un grand film. Trop éloigné du roman original surement, trop d'incohérences dans le scénario.

Celui avec Jean Marais n'a rien perdu de son charme quant à lui :)

Robbin a dit…

Ce que j'aime dans la version de Philippe de Broca c'est le jeu impressionnant de Fabrice Luchini (à mes yeux).

Je prépare cette nuit un billet sur le magnifique film LE CORNIAUD !!!

Robbin a dit…

Ca y est je viens de finir mon billet sur Le Corniaud : je suis assez content !

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