vendredi 31 août 2012

"LES BAS-FONDS" (de Jean Renoir, 1936)

En quelques mots : Pépel (J. Gabin), voleur à la petite semaine, rencontre une nuit un Baron ruiné (L. Jouvet), dont il cambriole l'appartement. Les deux hommes sympathisent et l’aristocrate fauché suit son nouvel ami dans la petite pension où il loge, entre deux femmes amoureuses de lui et un propriétaire sans scrupules.

Ce qu'il y a d'appréciable avec les films de Jean Renoir, et son prestige actuel qui fait se classer La Règle du jeu parmi les plus grands films de tous les temps dans divers classements, vient peut-être de là, c'est leur modernité dans le récit et la mise en scène. Les bas-fonds de 1936 n'ont pas vieillis ; sur la forme au moins. Quand certains films des années 60 ou 70 font poussiéreux et datés, les films de Renoir rayonnent encore chez les amoureux du cinéma français. Du reste, le metteur en scène jouit d'une aura immense, basée sur les critiques de la Nouvelle Vague, qui le rend presque intouchable ; au risque de passer pour un ignare ou un inculte en cinéma.

Pourtant, Les Bas-fonds, comme d'autres, est marqué par l'engagement du réalisateur dans les idées à venir du Front Populaire et on peut pouvoir se fatiguer ici de cette ritournelle sans remettre en question la qualité de l'écriture, et surtout de l'interprétation magistrale de Jean Gabin, et d'un Louis Jouvet étonnamment sobre en aristocrate fauché (leur scène dans l'herbe au bord du canal est superbe). Reste que cette histoire d'amour difficile n'est pas toujours passionnante et qu'il manque parfois un petit quelque chose pour réellement capter l'attention du spectateur.

Peut-être la fidélité de l'adaptation est-elle un problème, en ce qu'elle replace les personnages dans un contexte français mais avec des particularités ... russes (la monnaie, les noms des personnages).

Sous une apparente légèreté, l'histoire se révèle beaucoup plus sombre, dans les descriptions des personnages secondaires notamment (formidable Vladimir Sokoloff), et dans quelques séquences inoubliables (la mort de "pensionnaires" dans la banalité complète, le passage à tabac de Natacha).








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