mardi 23 octobre 2012

"COPIE CONFORME" (de Jean Dréville, 1947)

En quelques mots : Un escroc plein d'audace sévit depuis plusieurs mois un peu partout en France, volant des sommes très importantes grâce à d'habiles déguisements. Monsieur Dupon, solitaire et taciturne petit employé, est chargé par son patron d'aller démarcher un client dans l'hôtel de luxe. Là, il est confondu par des témoins et accusé d'être le célèbre voleur.

Cette gentille petite comédie d'après-guerre impose le thème "classique" des jumeaux, ou sosies, prétexte à une cascade de gags et de situations amusantes. De fait, les premières séquences, où Louis Jouvet se déguise et enchaine les répliques tranchantes, sont très réussies et laissent entrevoir l'hypothèse d'une excellente comédie. La surprise passée, le film reprend un rythme moins entrainant et enchaine les banalités du genre, avec une certaine efficacité. Il faut dire que Jouvet est absolument formidable dans ses cinq personnages et ne laisse pas beaucoup de place aux autres. La pauvre Suzy Delair n'est qu'une comparse potiche, un personnage inintéressant malgré quelques belles répliques ("S'aimer comme des pauvres, ça doit être chic quand on sait qu'on a de l'argent !"), tout comme Annette Poivre, toujours aussi jolie, et Georges Pally, inexistant et sans envergure.

Orchestré sobrement par Jean Dréville, cette comédie romantico-policière laisse libre court aux talents de comédien de Louis Jouvet, omniprésent à l'écran, parfois même en double ! Ces quelques scènes sont d'ailleurs réussies d'un point de vue technique.
Le dialogue est signé Henri Jeanson, ce qui assure en prime quelques bons moments, particulièrement les scènes du début où Jouvet incarne un Duc ("Appelez moi excellence, comme tout le monde") puis un livreur d'armoire. Quelques phrases sont marquantes : "Les femmes ne valent que par les désirs qu'elles nous inspirent" ou "La majuscule est un coup de chapeau calligraphique".

Je vous propose de (re)découvrir un extrait du film, un des plus amusants où Louis Jouvet vend un château dont il n'est pas le propriétaire (Jean-Paul Belmondo ne fera pas autre chose quelques années plus tard, avec autant de talent, dans L'incorrigible !), déguisé en aristocrate.


A noter une fin amusante, où Louis Jouvet se retourne vers la caméra pour dire "C'est la fin !", laissant place à un générique où il apparaît en bonne place !

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