En quelques mots : A Flamanville, en Normandie, la vie du village est rythmée par le travail à la mine sous-marine. Lucien et Flore (V. Romance), heureux, sont prêts à se marier et à vivre ensemble. Mais l'arrivée d'un étranger, Constant, vient tout perturber : Flore en tombe amoureuse et se réfugie le plus souvent possible avec lui dans une immense grotte, sorte de maison sous la mer. Au même moment, Lucien et Constant se portent volontaires pour effectuer de dangereuses opérations de surveillance.
La maison sous la mer, adapté du roman de Paul Vialar, est le quatrième long-métrage réalisé par Henri Calef. On pense très vite à Germinal en regardant cette histoire qui mêle, sur une trame identique, la misère des ouvriers-mineurs et leurs conditions de vie, et une histoire d'amour et de rivalité entre deux hommes de la même classe sociale. Constant (Clément Duhour) n'est rien d'autre qu'un Étienne Lantier venu conquérir le cœur d'une Catherine Maheu (Vivane Romance) promise à un Chaval (Guy Decomble). Le déroulement de l'intrigue et le dénouement final y ressemblent également.
L'introduction est très réussie et impose d'emblée un climat particulier - il n'y a pas le moindre mot pendant presque dix minutes - où l'on voit les mineurs finirent leur travail, et remonter vers le village en passant au bord de la mer. Le roman et le films placent en effet leur intrigue en Basse-Normandie, dans les mines de fer de Flamanville. Les paysages marins, de fait, rendent une impression d'immensité sauvage, de terre oubliée des hommes, où les habitants naviguent entre la mine, le bistrot et leur maison. L'arrivée d'un étranger (figure classique du cinéma) ne suscite pas l'enthousiasme mais réchauffe le cœur de la belle Viviane Romance qui, amoureuse, aime à se retrouver dans "la maison sous la mer", une immense grotte dont personne ne connaît l'existence - les plans sont toujours très beaux et très bien filmés.
La mise en scène de Henri Calef est sobre et épurée, et convient parfaitement à cette histoire, superbement photographiée par Claude Renoir. Les dialogues sont soignés, tout comme les silences, et possèdent plusieurs intérêts : ils ne s'intéressent qu'à la classe ouvrière (le patron n'est jamais vu de face, le maire est un cocu notoire qui en rigole) et la montre comme elle est, simple, et sans clichés - il n'y a aucune scène démonstrative sur le quotidien des mineurs ; ils sont interprétés par des comédiens crédibles et toujours justes (aucune star véritable) - Viviane Romance et Guy Decomble en tête - et quelques seconds rôles toujours efficaces (Dalban, Génin, Brochard). Ces qualités effacent les effets spéciaux pénibles (transparences sur les plans en mer) et les quelques scènes faciles.
A noter la première apparition à l'écran de la jeune Anouk Aimée, que Henri Calef rencontra dans la rue et qu'il engagea pour jouer la jeune serveuse, fille du capitaine René Génin.
Dans l'extrait audio que je vous propose d'écouter ici, Guy Decomble et Clément Duhour évoquent leur femme, mais ne savent ni l'un ni l'autre qu'il s'agit de la même.
Extrait audio : "On a chacun la femme qui lui convient !"
2 commentaires:
Merci de mettre à l'honneur ce beau film d'Henri Calef que l'on trouve en DVD sur ce site :
http://www.lesdocs.com/fiches/dossier%20de%20presse/maison%20sous%20la%20mer.dossier%20de%20presse.htm
voyez aussi Eaux Troubles...
En effet, un très beau film de Henri Calef, cinéaste méconnu. J'évoquerai bientôt ce sur ce blog LES CHOUANS et JERICHO. Je n'ai pas encore vu EAUX TROUBLES, mais je le verrai.
Merci beaucoup pour le lien direct sur le site des Documents cinématographiques. Je n'avais même pas eu la curiosité d'y aller !
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