lundi 28 avril 2014

Décès de l'actrice Andréa Parisy (1935-2014)

Le temps est mauvais en Bretagne depuis quelques jours et je ne peux mettre à jour le blog L'âge d'or du Cinéma Français autant que je le voudrais, hélas. Et puis ce dimanche après-midi, j'apprends la disparition d'une magnifique actrice de notre cinéma national ; Andréa Parisy est donc partie rejoindre les vadrouilleurs lanceurs de citrouilles dans un ailleurs plus heureux. La réalité est parfois difficile à croire.



Je suis d'autant plus triste que je n'ai eu de cesse de penser à elle depuis plusieurs mois. Nous avions eu l'audace de penser que nous pourrions l'approcher un jour, la rencontrer, lui parler de sa carrière, de ses rencontres. Des semaines nous ont été nécessaires pour trouver, avec un culot que je ne pourrais décrire ici, son numéro de téléphone à Paris. Un soir d'octobre dernier, nous avons sauté le pas ... au bout du fil, la jolie voix d'Andréa Parisy nous félicite de notre détermination à vouloir la contacter ; notre courage aussi, elle qui s'amuse à nous dire qu'elle a une mauvaise réputation dans le métier. Notre projet, le blog, nos envies l'enchantent ; plus l'entretien avance, plus elle semble heureuse de notre appel. Elle nous informe pourtant qu'elle est un peu malade et qu'il faudrait attendre les beaux jours pour se rencontrer, quand elle ira vraiment mieux. Qu'importe, nous sommes exaltés. Vous avez la gentillesse de vous intéresser à moi, je répondrai à toutes vos questions conclue-t-elle avant de nous laisser rêver à cette future rencontre. Sa pudeur a été son élégance envers les jeunes cinéphiles que nous sommes et notre dernier souvenir est probablement le plus beau.

Jeune vedette dans les années 1950, Andréa Parisy détonne avec sa silhouette attrayante, ses beaux cheveux bruns et son sourire charmeur : stricte mais décontractée, elle est la bourgeoise épicurienne, peut-être un peu trop hors codes. Futures Vedettes (Allégret, 1955) la met en scène avec toute la jeune génération mais ne lui offre aucun titre de gloire. Il faut attendre Les tricheurs (1958) de Marcel Carné pour qu'elle explose véritablement. On la retrouve dans 125 rue Montmartre (Grangier, 1959) ou Le Rendez-vous (Delannoy, 1961). Dans 100.000 dollars au soleil (Verneuil, 1963), elle est presque la seule femme au milieu de ce western africain où la virilité finit par perdre cette bande de loups en quête de fortune. Pourtant, chez Verneuil comme chez Oury (La grande vadrouille, 1966) ou Dhéry (Le petit baigneur, 1967), elle n'est qu'une comparse, nonne lanceuse de citrouilles ou femme-potiche d'un Louis de Funès obnubilé par son bateau. Tout juste peut-on noter un premier rôle dans un segment des Grands seigneurs (Lautner, 1965) ou dans La gueule de l'autre (Tchernia, 1979) où elle montre que l'âge n'a pas d'emprise sur sa beauté. Sa carrière s'arrête quasiment là ; ajoutons quelques sympathiques chansons que l'on peut trouver facilement sur internet.

Une carrière que l'on aurait désirée plus longue, plus intense, plus prolifique - il y a, à l'heure de l'épilogue, un vrai sentiment de tristesse. Qu'a-t-elle pensé de sa carrière ? Quelle vision avait-elle d'un métier qu'elle a abandonné rapidement ? Nous ne le saurons pas. Véritablement, Andréa Parisy ne laisse ce soir que des regrets.


vendredi 4 avril 2014

Bon anniversaire à ... Pierre Fresnay (1897-1975)

On parle très souvent de Pierre Fresnay sur ce blog, l'acteur est presque une mascotte de L'âge d'or du Cinéma Français ; plus encore, je constate toujours avec un grand plaisir que les quelques vidéos où il apparaît sur YouTube rappellent de jolis moments aux cinéphiles que vous êtes !



Même si Pierre Fresnay fut avant tout un homme de théâtre, Jean-Pierre Mocky l'évoquait avec nous il y a quelques temps encore, les inconditionnels du cinéma français se souviennent de la Trilogie Marseillaise où le jeune alsacien qu'il était s'opposait avec crédibilité à Raimu, de ses rôles mystiques en fin de carrière (Monsieur Vincent, 1947 ; Dieu a besoin des hommes, 1950 ; Le défroqué, 1954) et d'une poignée d'interprétations restées dans la légende : l'intransigeant capitaine de Boeldieu de La Grande illusion (Renoir, 1937), le commissaire de L'assassin habite au 21 (Clouzot, 1942), le peintre maudit de La main du diable (Tourneur, 1943) ou le docteur Germain du Corbeau (Clouzot, 1943).

Pierre Fresnay aurait fêté aujourd'hui ses 117 ans !
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