dimanche 30 décembre 2012

Une fessée déculottée pour Suzy Delair !



Outre la formidable séquence du repas que je vous avais proposé de revoir en vidéo, il y a une autre scène d'anthologie dans l'adaptation de L'assommoir par René Clément, Gervaise (1956). Alors que la pauvre Gervaise (Maria Schell) se rend au lavoir, dépitée parce que son amant vient de la quitter, elle est narguée par la soeur de sa nouvelle maîtresse, Virginie (Suzy Delair). Les deux femmes s'affrontent verbalement, puis se jettent de l'eau au visage et finissent par en venir aux mains.

La scène est mémorable, rarement une telle violence entre femmes aura été montrée à l'écran de cette manière, sans fards, avec des dizaines de spectatrices qui encouragent l'une ou l'autre, tel un combat de boxe. Gervaise et Virginie s'envoient des vêtements mouillés au visage, s'enfoncent la tête dans des sceaux d'eau, s'étranglent et se cognent comme des hommes, avec la même brutalité, la même envie de faire mal. Et comme une humiliation suprême, la dernière, alors qu'elle croit avoir trop abîmée Gervaise, Virginie est assommée par un violent coup de torchon et plaquée à terre. La femme trompée, bafouée - héroïne de Zola par excellence - tient sa vengeance : elle arrache le pantalon de Virginie et commence à lui infliger une fessée avec son battoir, criant sa colère dans une euphorie improbable, portée par la jubilation hystérique de toutes les autres femmes qui défoulent par là même leurs propres quotidiens difficiles. L'affrontement s'arrête là, sur une victoire provisoire que personne - et surtout pas le spectateur - n'est prêt d'oublier.

5 commentaires:

Anonyme a dit…

Merveilleuse Suzy. Revoir Quai des Orfèvres en sa présence il y a quelques années reste l'un de mes plus beaux moments de cinéma. Et tous les jours dans mon Ipod Danse avec moi et La valse d'un dimanche. Suzy toujours bel(le) et bien là. Patrick.

Julien Morva, a dit…

Une de mes actrices préférées et chouchoute de ce blog, où je ne manque jamais de rappeler son grand talent ! :) QUAI DES ORFÈVRES et son "Tra-la-la" reste un de ses sommets !

Quant à moi, je me délecte toujours d'écouter "J'suis pas paf" ou "En 1900", deux chansons très drôles, pleines d'énergie.

Anonyme a dit…

En fait, dans cette séquence, Rita Cadillac, danseuse au Crazy Horse, prête ses fesses nues à Suzy Delair

Julien Morva, a dit…

Merci de cette information très intéressante ! :) Je me disais bien que ce n'étaient sûrement pas les fesses de Suzy Delair !

Anonyme a dit…

C'est à la libération qu'elle aurait dû recevoir une déculottée ! CF. Le voyage à Berlin

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