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mardi 22 janvier 2013

"TÊTE D'HORLOGE" (Téléfilm, 1970)



En quelques mots : Toutes les horloges du monde entier s'arrêtent subitement et plus personne n'a l'heure. A Paris, les habitants s'adaptent comme ils peuvent à cette nouvelle et le gouvernement tente de trouver une solution de crise. Dans une école privée, le jeune Verjou et ses petits camarades de classe découvrent avec stupeur que leur professeur, surnommé Tête d'horloge à cause de son ponctualité, possède la seule et unique montre qui fonctionne encore.

L'heure comme nouvel or puisqu'elle est rare, telle est l'idée que trouvent bien vite les élèves du sympathique Tête d'horloge qui décident de la vendre pour s'acheter des sucreries. Evidemment, conte philosophique annoncé dès le générique, les possesseurs de ce qui manque le plus sur Terre sont naïfs, purs, et ne voient pas l'intérêt commercial majeur qu'il représente, du moins à leur propre compte. Ils laissent cette vilaine besogne à un patron sans scrupules qui achète l'heure pour la revendre à prix d'or à des millions d'abonnés. Ce très bon téléfilm de 1970, en pleine Guerre Froide, montre que n'importe quelle ressource, si banale soit-elle, peut devenir une arme financière dès lors qu'elle se raréfie subitement. Heureusement, l'homme de lettres que représente ce professeur est dénué de tout défaut et ramène les enfants dans le droit chemin non sans leur avoir donné une leçon de vie, la sienne étant rythmée depuis tant d'années par le souvenir de l'amour perdu. Le dénouement final est en cela un peu ingénu - un poil décevant même - mais que pouvait-on attendre d'autre d'un conte philosophique ?



Cette histoire de panique mondiale vue à travers les yeux des enfants est très belle à suivre et le vieux personnage incarné par Pierre Fresnay (dont les téléfilms de fin de carrière nous donnent la rare occasion de le voir en couleurs !) absolument charmant. La malice de ses yeux rassurants et sa belle voix font merveille face à de jeunes garnements bondissants, entourés par Paul Le Person, Sophie Grimaldi, Claude Cerval, Philippe Castelli et Bruno Balp. Le caractère intemporel du propos ne démode pas trop ce téléfilm, marqué par une mise en scène inégale, qu'il est plaisant de (re)découvrir aujourd'hui.

samedi 20 octobre 2012

"FANTOMAS" (Série TV, 1980)


Des nouvelles du Génie du crime ! Voilà des années que l'on n'a plus entendu parler de Fantômas - quand bien même un projet cinéma en 3D serait toujours dans les cartons, avec Jean Reno -, il faut remonter à 1980 et cette mini-série pour retrouver sur l'écran les aventures du célèbre malfaiteur masqué. Dans sa série Les inédits fantastiques (dans laquelle on trouve aussi Le voyageur des siècles, que j'ai évoqué sur ce blog), l'INA a la bonne idée de ressortir en DVD quelques anciennes séries un peu oubliées.

Ce Fantômas a de quoi faire rêver : une restitution des histoires à partir des romans originaux (qui avaient été oubliés dans les adaptations avec Louis de Funès), Jacques Dufilho en Inspecteur Juve, Claude Chabrol à la mise en scène et quatre longs épisodes.

Le générique de la série met mal à l'aise d'emblée, et la peur s'installe. Pas de Fantômas non ... plutôt des moyens mis en œuvre pour servir cette adaptation, car il faut reconnaître qu'en aimant le désuet, ce générique ne passe même pas. Fi donc ! Ce n'est pas un générique qui boudera notre plaisir. Hélas, le reste des épisodes reste à peu près au même niveau, tant la pauvreté des décors se fait sentir (à moins qu'il ne s'agisse d'un choix) et le manque de budget pèse sur la mise en scène. Je ne suis pas un idolâtre de Claude Chabrol, ainsi je n'ai pas été déçu de voir qu'ici sa réalisation est poussiéreuse et terriblement datée - tout comme celle de Juan Luis Bunuel, le réalisateur des deux autres épisodes.

  • Épisode 1 : L'échafaud magique
Premier épisode terriblement long à se mettre en place, à l'image des romans de Souvestre et Allain. Les moments avec Lady Beltham (Gayle Hunnicutt, efficace) s'éternisent, et il faut tout le talent et le charisme discret de Jacques Dufilho pour ne pas vouloir arrêter le film. Le jeune Pierre Malet (Fandor) a du mal à s'imposer, mais il a la modestie de ne pas en faire des tonnes pour exister. L'élément le plus curieux de l'épisode - comme de toute la série - est la présence singulière et mystérieuse de celui qui interprète Fantômas, et tous ses personnages inventés, le quelque peu oublié Helmut Berger, très charismatique. La dernière partie de l'épisode (à partir de l'entrée en scène du comédien de théâtre) est toutefois très bien menée, et intéressante. Les lecteurs de Souvestre et Allain connaissent, en outre, l'issue fatale. Un très beau moment, d'autant plus historique qu'il permet de voir en détails comment était montée la guillotine, celle-là même à qui il ne restait qu'une seule année à vivre lors de la diffusion de la série.

  • Épisode 2 : L'étreinte du diable
Probablement le meilleur épisode des quatre. Une intrigue bien menée, deux personnages mystérieux et des rebondissements intéressants. Toute la séquence dans la clinique est prenante et on prend plaisir à revoir des personnages (telle Lady Beltham). Fantômas est terriblement cruel ici : il dresse son serpent pour tuer, mutile les cadavres, se déguise en mort et tend à l'inspecteur Juve un traquenard final, qui laisse le spectateur sur l'envie de voir l'épisode suivant. Une réussite, malgré la faiblesse de la mise en scène. Vous pouvez découvrir un extrait sur le site de l'INA.

  • Épisode 3 : Le mort qui tue
Ce troisième épisode renoue avec la mollesse du premier. La jeune actrice Véronique Delbourg n'est pas franchement convaincante (même si son texte, lui aussi, est très mauvais) et, pour une fois, on voit trop vite le déguisement de Fantômas, ce qui gâche un peu le plaisir. La fin, heureusement, est réussie, avec une évasion spectaculaire et inattendue. Les séquences d'action (le meurtre, le vol dans le train) sont assez grotesques, mais on peut y trouver une désuétude assez charmante.

  • Épisode 4 : Le tramway fantôme
L'ouverture est alléchante, et l'intrigue est originale. Claude Chabrol revient à la mise en scène de ce dernier épisode avec beaucoup plus d'efficacité (il y a quelques très jolies séquences). Fantômas est plus malin que jamais et on retrouve avec délice la jolie Lady Beltham. On n'évite toutefois pas les répliques grotesques, et mal postsynchronisées, mais ce tramway fantôme (diabolique ruse du génie du crime) s'achève avec panache, et on redemande presque !

Outre Jacques Dufilho, on peut trouver dans cette mini-série un certain plaisir à repérer certaines têtes connues. Mario David, évidemment, qui a un rôle assez important (le maton corrompu de la prison, qui entre au service de Fantômas), mais aussi le jeune Fabrice Luchini (admiratif d'un comédien, ça ne s'invente pas), Pierre Douglas en juge d'instruction, Henri Attal en aumônier, Dominique Zardi furtif et même ... Jean-Pierre Coffe en chef de la sûreté !

samedi 15 septembre 2012

"LE VOYAGEUR DES SIECLES" (Série TV, 1971)


En quelques mots : En 1981, le jeune Philippe d'Audigné est porté disparu ... et pour cause ! Grâce à une machine à remonter le temps, il est partit rejoindre son ancêtre le professeur François d'Audigné, à la fin du XIXe siècle ! De là, il entend avoir des explications sur le portrait de famille dont il est tombé amoureux, celui d'une jeune femme morte sur l'échafaud pendant la Révolution Française.

Le premier carton du générique annonce "Une Julvernerie moderne de Noël-Noël", celui-ci ayant en effet depuis très longtemps cet ambitieux projet de voyage à travers le temps pour le cinéma. Hélas, long et cher, il ne vit pas le jour comme le souhaitait son auteur, mais fut réalisé pour la télévision (avec des moyens réduits), en quatre épisodes. Diffusés pendant des vacances scolaires, il n'attira pas le public et passa complètement inaperçu. Noël-Noel lui-même, qui ne voyait pas son projet se concrétiser comme il l'aurait souhaité, n'y participe pas en tant qu'acteur. Toutefois, la mise en scène est signé de Jean Dréville, son complice de La cage aux rossignols ou A pied, à cheval et en spoutnik.

Cette mini-série télévisée, ressortie dernièrement en DVD (édité par l'INA), est une franche réussite inventive, où l'on prend plaisir à suivre les aventures dans le temps des Audigné, incarnés par les méconnus Robert Vattier et Hervé Jolly. Évidemment le manque de moyens se fait régulièrement sentir, surtout lorsqu'il s'agit de montrer le Paris de l'époque moderne, mais la mise en scène évite la plupart du temps ces plans larges, recentrant l'action sur les regards étonnés de nos deux héros. Et il y a de quoi s'étonner dans cette histoire de voyage à travers le temps !

  • Prologue : "L'étrange disparition de Philippe d'Audigné".
L'ouverture de la série est aussi la plus bavarde, peut-être la moins réussie. Si elle sème habilement le trouble dans nos esprits - on ne comprend rien à cette disparition -, elle laisse aussi le spectateur un peu en dehors de l'histoire. Les points les plus amusants sont encore les inventions du futur (l'épisode se déroule en 1981), où l'on découvre l'ancêtre du rétroprojecteur et des écrans de surveillance très particuliers. Roland Giraud et Georges de Caunes font une petite apparition très sympathique, où l'on apprend que Georges Brassens est entré à l'Académie Française et Jean Marais à la Comédie Française !

  • Épisode 1 : "L'homme au tricorne".
Mélange d'explication scientifiques et de visions du futur, ce premier épisode est tout à fait passionnant. On apprend que le jeune Philippe d'Audigné, en appliquant les recherches de son aïeul, a mis au point un appareil capable de réfléchir les miroirs à travers les siècles. Dans un miroir prêté par un ami conservateur, il a ainsi pu apercevoir quelques instants un vieux comédien en train de se maquiller ... Molière ! Le jeune homme débarque dans les années 1880 chez son aïeul, à qui il entend bien prouver que ses recherches étaient géniales. Il lui explique aussi l'autre but de sa visite : dans un miroir du château, il a vu le reflet d'une magnifique jeune femme qu'il entend bien aller retrouver.


  • Episode 2 : "L'album de famille".
Là commence le second voyage dans le temps, vers le règne de Louis XVI, quelques mois avant le début de la Révolution Française. Les deux explorateurs découvrent alors le Paris de 1788, ses coutumes, ses brigands et ses chemins de traverse (futures rues Miromesnil et boulevard Haussmann !). Cet épisode, peu riche en rebondissements (le moins attrayant des quatre), permet de comprendre le principe de la machine à remonter le temps et installe la suite des aventures.

  • Épisode 3 : "Le grain de sable".
Les deux Audigné partent vers leur château, à la rencontre de leurs aïeux (et de la belle jeune femme !). Une séquence est tout à fait amusante, surtout a posteriori : Philippe et François ont pris place dans une carriole qui doit les conduire vers le château, et la voix-off se plaît à commenter le voyage comme sur une route contemporaine ; ainsi les chauffards doublent vite et par la droite, certains se trainent et provoquent des bouchons, et tout le monde se calme quand deux chevaux avec des gendarmes mènent le cortège ! Une réplique du jeune homme est succulente : apostrophant un chauffard, il s'exclame "Alors ? on ne laisse pas passer la gauche ?", ce à quoi le paysan répond "Mais la gauche, elle passera jamais !" ... ironie du sort lorsque l'on sait que l'épisode a été écrit en 1971 mais que le jeune homme est censé venir de ... 1981 !

Au château, les deux hommes se jouent du temps : ils se présentent comme s'appelant Winston Churchill et Bob Dylan, récitent des vers de Verlaine et se prennent une cuite. Mais lorsque Philippe découvre sa belle en chair et en os, il décide de bouleverser le cours de l'Histoire ...

  • Épisode 4 : "Le bonnetier de la rue Tripette".
Dernier épisode savoureux de cette mini-série où nos deux héros se retrouvent, en 1808, dans une Histoire de France qu'ils ont modifiés eux-mêmes : la Révolution n'a jamais bouleversée la France, Louis XVI a fait de belles découvertes scientifiques et la guerre avec l'Allemagne menace. La Bourgogne, où habite la belle comtesse dont Philippe est amoureux, est assiégée par l'envahisseur et personne ne semble pouvoir y faire face. Les deux hommes décident alors d'appeler le seul capable de diriger une armée ... Napoléon Bonaparte, qui dans cette Histoire modifiée, a abandonné l'armée pour se marier et diriger une entreprise de lainage ! La rencontre avec l'illustre "petit caporal" est aussi émouvante que si nous la vivions nous même et conclut admirablement les aventures des Audigné !


Il faut avouer toutefois que la mise en scène laisse parfois à désirer, et qu'on ressent la sensation d'urgence de réalisation propre aux téléfilms. Cependant, elle ne gâche jamais le plaisir que l'on a à suivre cette Histoire revisitée. Curieusement, on se prend vite au jeu et les découvertes de Louis XVI ou Napoléon sont autant de moments très forts, comme si il s'agissait d'un extraordinaire documentaire !

Notons aussi le plaisir de reconnaître ça et là quelques figures sympathiques du cinéma ou du théâtre français : Lucien Raimbourg en professeur septique, Roger Carel en Napoléon Bonaparte, Laurence Badie en Madame Bonaparte, Guy Delorme en brigand ou Pierre Mirat en Louis XVI. La mini-série vaut aussi pour ses quelques inventions. Ci-dessous, découvrez pêle-mêle ce qui aurait pu exister en 1808 : un téléphone, une voiture à bras roulante, une sorte de voiture individuelle, ou en 1981 ... la voiture volante du facteur !


mardi 4 septembre 2012

Vision du futur de ... 1981 !

La redécouverte récente de l'étonnante série télévisée de Noël-Noël, Le voyageur des siècles (1971), réalisée par Jean Dréville, offre un petit moment d'humour du futur dans le prologue "L'étrange disparition de Philippe d'Audigné" !


On y voit tout d'abord Roland Giraud dans l'un de ses premiers rôles à la télévision, en présentateur télé (speaker), rare personne a avoir interviewé Philippe d'Audigné.

Un peu plus loin, c'est le véritable Georges de Caunes qui apparaît dans le poste de télévision du futur (en fait une projection sans toile) pour annoncer qu'une cinquième chaîne existe, que Georges Brassens vient d'être reçu à l'Académie Française et Jean Marais à la Comédie Française ! Qui aurait pu se douter que dans la véritable année 1981 (dix après le tournage de cette mini-série), Georges de Caunes serait réellement présentateur sur la cinquième chaine ?

Extrait audio : "Le vénéré doyen Jean Marais"
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