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dimanche 24 novembre 2013

De nouvelles idées de cadeaux ?

Dans un mois, la plupart d'entre nous aura la chance de découvrir au pied d'un sapin quelques jolis cadeaux de Noël. Hélas, pour ceux qui ne croient plus au Père Noël, le mois précédent est source d'anxiété pour trouver ces fameux présents. L'âge d'or du Cinéma Français se propose de faire le point sur quelques sorties récentes ou à venir, de quoi aider les plus cinéphiles d'entre vous à faire un choix !

Des Blu-ray façon puzzle !


A paraître ou déjà sortis, quelques Blu-ray de classiques du cinéma français : Un singe en hiver (Verneuil, 1962), indémodable depuis plus de cinquante ans et qui cartonne toujours lors de ses passages à la télévision, ressort en Haute Définition agrémenté de bons bonus ; tout comme Le clan des siciliens (Verneuil, 1969), l'excellent Président (Verneuil, 1961) et Mélodie en sous-sol (Verneuil, 1963), avec lequel j'ai plus de mal. Ces ressorties semblent de très bonne qualité aux dires des spécialistes. A noter qu'un coffret Blu-ray avec ces titres existent à la FNAC.

Coïncidence un peu triste bien sûr, les 50 ans de la sortie des Tontons flingueurs (1963) sont marqués par la disparition de leur réalisateur, un des derniers tontons de l'équipe (restent Venantino Venantini que l'on a vu dévasté de chagrin, Claude Rich ...).Gaumont, qui ne perd pas le Nord, offre aux spectateurs les plus monomaniaques un superbe coffret collector (édition limitée à 5000 exemplaires) regroupant le Blu-ray, le DVD, des montagnes de bonus, un livre sur Michel Audiard, la bande originale de Michel Magne et le scénario original du film ... pour la petite somme de 120€. Un intérêt assez limité, il faut bien le reconnaître, mais qui plaira forcément à quelques inconditionnels ... les Années Laser parlent d'édition définitive et lui octroient un 10/10. De quoi attendre avec impatience les surprises de l'édition du centième anniversaire ! Gageons que Les barbouzes (Lautner, 1964) connaîtront peut-être le même sort l'année prochaine. Soyons fous, puisque c'est bientôt Noël, à quand ce type de coffret pour Quelques messieurs trop tranquilles (1972) ?


Yves Robert reste, lui aussi, un indémodable ... sur quelques titres. Un éléphant ça trompe énormément (1976) et Nous irons tous au paradis (1977) ressortent en Blu-ray, toujours dans l'excellente collection restaurée de Gaumont et rejoignent le génial Alexandre le bienheureux (1967) sorti en avril dernier. De même, signalons le cadeau de Noël indispensable, le Blu-ray de l'Assassin habite au 21 (Clouzot, 1942), un des très grands films de Henri-Georges Clouzot avec Pierre Fresnay et ... notre chère Suzy Delair, qui m'a confirmé n'avoir pas été appelée pour le documentaire en bonus. Rageant ! Évoquons aussi les sorties en HD du très agréable Mon oncle Benjamin (Molinaro, 1969) avec un Jacques Brel en grande forme et de très bon seconds rôles ; des Risques du métier (Cayatte, 1967) avec Brel et Emmanuelle Riva ; de la Folie des grandeurs (Oury, 1971) qui ne fait jamais de mal à personne !

Des classiques et des raretés en DVD


Commençons pour une fois par René Chateau, qui ne se modernise pas beaucoup mais qui a l'avantage de rester fidèle à une certaine tradition. En sortie récente, Retour à l'aube (Decoin, 1938) avec la belle Danièle Darrieux, Les mains sales (Rivers, 1951) avec Pierre Brasseur et Daniel Gélin, Le bal des pompiers (Berthomieu, 1949) avec Paulette Dubost, Claude Dauphin et Henri Crémieux, Le portrait de son père (Berthomieu, 1954) avec Jean Richard et Brigitte Bardot ou Quartier latin (Colombier, 1939) avec Blanchette Brunoy et Yves Deniaud.


Dans la collection rouge de chez Gaumont, en sorties non restaurées, signalons Les lions sont lâchés (Verneuil, 1961) avec Claudia Cardinale et Michèle Morgan et Vive Henri IV, vive l'amour (1961) où Claude Autant-Lara réunissait un impressionnant casting pour un film d'époque. Déjà en rayons depuis quelques jours, l'excellent Miroir à deux faces (Cayatte, 1958) réunissant Michèle Morgan, Gérard Oury et Bourvil. Depuis le 13 novembre sont également disponibles Avec le sourire (Tourneur, 1936) avec Maurice Chevalier et Il suffit d'une fois (Felix, 1946) avec Edwige Feuillère et Fernand Gravey. Pour Noël, Gaumont propose quelques coffrets de films rares (3 DVD) pour 20€ généralement : au menu des coffrets Fernandel, Julien Duvivier, Suzy Delair, Claude Autant-Lara, Caroline Chérie, Yves Robert etc. C'est encore assez rare pour être signalé !

Chez LCJ Éditions, moins connu mais diablement efficace, la collection Les films du collectionneur s'enrichie de quelques titres supplémentaires, tels Le bateau à soupe (Gleize, 1947) avec Charles Vanel et Alfred Adam, Le baron fantôme (Poligny, 1943) ou Le vieux fusil (Enrico, 1975) - disponible également en Blu-ray depuis septembre dernier, et qui a rencontré un beau succès à la vente ! LCJ propose également plusieurs coffrets typiquement recherchés à Noël, avec à chaque fois trois DVD ; sont à l'honneur Jean Marais, Jean-Louis Trintignant, Michel Serrault, Romy Schneider, Jean Cocteau et Lino Ventura. L'intérêt de ces coffrets un poil chers est d'offrir des films un peu moins connus tels Le saint prend l'affût (Christian-Jaque, 1966), Le maître nageur (Trintignant, 1978) ou Le bateau d'Emile (La Patellière, 1962). Toujours disponibles : Le chant de l'exilé (Hugon, 1943) pour les inconditionnels de Tino Rossi.

Et allez, puisque les cinéphiles ne sont pas bornés, un mot pour signaler la ressortie en Blu-ray prestige d'un chef d'oeuvre du cinéma américain, La porte du Paradis (Cimino, 1980) avec la jolie Isabelle Huppert, et d'un chef d'oeuvre suédois, Le septième sceau (Bergman, 1957).

Un peu de littérature cinéphile ?

Noël n'est pas forcément la bonne période pour trouver de bons livres sur le cinéma puisque l'occasion est trop belle pour certains éditeurs de sortir quelques vieux torchons réchauffés par des journalistes. Mais cherchons quand même quelques perles, avec un peu d'espoir.


Des mémoires ou livres de souvenirs d'abord - même s'ils sont parfois opportunistes, il y a toujours quelques bonnes choses à sauver dans la vie des artistes qu'on aime ! Jean Rochefort publie Ce genre de choses (Stock) dont je n'ai lu que des bribes, sympathiques ; Mireille Darc publie Une femme libre (Flammarion), sorte de journal de bord si j'ai bien tout compris mais dont j'ignore à peu près tout. Le titre a de quoi rebuter mais il faudra se faire un avis. On reparle aussi de Michel Serrault intime, par sa fille, ce qui peut rassurer un peu. Là encore, je n'ai même pas encore feuilleté le livre mais il tombe à pic pour que Laurent Delahousse consacre un nouveau Un jour, un destin au comédien ... opportunisme, quand tu nous tiens.

Plus intéressant, José-Alain Fralon consacre une biographie à Maurice Ronet, excellent acteur instinctif, au regard et au jeu puissants, mort très jeune d'un cancer et dont la discrétion n'a pas aidé à la postérité. Pour 19€ il sera désormais possible de se faire une idée sur la vie de celui qui fut, entre autres, le rival à l'écran de Alain Delon dans Plein Soleil (Clément, 1960). Chez City Editions, à paraître en novembre 2013, une énième biographie sur Jean Marais, Une histoire vraie. Pour fêter le centenaire de sa naissance, c'est sympathique mais l'auteur étant déjà le responsable d'un Louis de Funès intime et d'un Bourvil, une histoire vraie, j'ai la plus grande méfiance. Je préfère encore me rabattre sur La belle et la bête, les coulisses d'un tournage de Dominique Marny. On trouvera aussi facilement des livres sur Michel Audiard (qui aurait cru qu'un dialoguiste, fut-il de grand talent, serait à ce point sollicité par les éditeurs ?), tout autant que sur Audrey Hepburn ou Marilyn, à croire qu'il faut avoir écrit sur elles pour vendre.

A paraître, un livre de Victor Lanoux (2 heures à tuer au bord de la piscine). J'adore cet excellent comédien mais il y a peu de chances que j'achète cet ouvrage. A vous de me dire si c'est une erreur. Plus intriguant (encore que ...), Raimu mon grand-père, l'occasion de se rappeler au bon souvenir de cet acteur fabuleux.

Enfin, et c'est un grand plaisir de pouvoir l'évoquer, la sortie chez Christian Navarro éditeur des mémoires de Yves Vincent, sympathique comédien populaire né en 1921 et manifestement toujours en forme, que tout le monde connaît grâce à ses incursions dans les films de Louis de Funès. Voulez vous en sourire avec moi ? est disponible sur le site de l'éditeur pour 24€.

mercredi 12 juin 2013

Quelques nouvelles de juin !

Non, le blog n'est ni mort, ni abandonné ! C'est un fait, voilà quelques temps qu'il n'a plus été mis à jour mais que voulez vous, je suis encore un peu étudiant, peut-être futur professeur d'Histoire, et je manque parfois de temps pour voir des films et les commenter sur le blog. Publier une critique propre et détaillée, rédigée correctement, illustrée avec des captures d'images est un travail de longue haleine que je ne veux pas sacrifier au profit de la médiocrité. Vos commentaires, dans l'ensemble élogieux, sur le blog et sur la page Facebook du blog, me poussent à croire que vous appréciez mon travail. Je vous en remercie encore !

Sociabilités

Je le disais donc, malgré le manque de mises à jour récentes - ce qui ne va pas durer, rassurez vous, l'été arrive avec sa période de repos estudiantine - vous êtes de plus en plus nombreux sur la page Facebook du blog, toujours disponible à cette adresse. On y échange un peu, on lit beaucoup et on se donne des adresses intéressantes. Si vous désirez suivre l'évolution du blog au quotidien, c'est l'adresse idéale. En ce qui concerne Twitter, je n'en vois pas réellement l'intérêt pour le moment. Toutefois, si vous êtes nombreux à me demander l'ouverture d'un compte dédié au cinéma français, je l'ouvrirai. Avis aux twittos, le profil de notre ami Philippe Morisson relaye beaucoup d'informations intéressantes. N'hésitez pas à y faire un tour !


Quelques sorties DVD

Gaumont n'en fini pas de nous étonner et sort à un très bon rythme des classiques et inédits du cinéma français, devenant petit à petit un éditeur de référence pour tous les cinéphiles.


Citons ainsi Le fil à la patte (1955), que j'avais évoqué il y a quelques temps sur ce blog, bonne comédie de Guy Lefranc, interprétée par une belle bande de comédiens dont Noël-Noël, Suzy Delair et Bourvil. Gaumont en a d'ailleurs profité pour bloquer mon extrait vidéo de ce film sur YouTube mais qu'importe ... De 1956, Paris Palace Hôtel de Henri Verneuil avec Charles Boyer, Françoise Arnoul et Julien Carrette ; et Le diable probablement de Robert Bresson (1977) pour les amateurs.

Dans les trésors de la télévision, notons la sortie de l'intégrale Maurin des Maures, série télévisée des années 1970 avec Jean Gaven en tête d'affiche, accompagné de Albert Dinan et Maurice Sarfati. Jean Gaven fut un second rôle actif à partir des années 1950 et j'ai eu la chance d'avoir de ses nouvelles récentes : à 91 ans, il est toujours marié à la charmante Dominique Wilms et se réjouit de savoir que l'on s'intéresse toujours à lui ! Ce coffret, qui vient de sortir, doit le ravir.

Livres

Outre quelques intéressantes sorties consacrées au cinéma américain (Cecil B. DeMille, Kirk Douglas ...), pas grand chose à déclarer du côté du cinéma français, si ce n'est des curiosités : les mémoires de Line Renaud d'une part, pour ceux que ça intéresse ; une étude sur le réalisateur Jean-Claude Biette d'autre part, critique des Cahiers du Cinéma. Un énième livre sur Lino Ventura a été publié en avril dernier (par Pascal Djeema, sobrement intitulé Le grand acteur de Perce-Neige).


Plus intéressant, un livre sur Fernand Raynaud, que je n'ai pas encore consulté, écrit par son meilleur ami et compagnon de route. Son oeuvre cinématographique n'est pas aussi réputée que ses sketchs, à juste titre, mais il faudrait surement les revoir pour s'en assurer. Notons aussi une curiosité qu'il faudrait survoler, Les enfants du cinéma, par François-Guillaume Lorrain qui s'intéresse aux destins des principaux enfants devenus célèbres chez les cinéphiles pour un rôle de légende.

Enfin, et ce fut un plaisir de le revoir lors de l'hilarante conférence de presse de Jerry Lewis au dernier festival de Cannes, un ouvrage sur l'oeuvre méconnue de Pierre Etaix, qui semble très complet en documents et entretiens. Un acteur réalisateur qu'il faudra réhabiliter.

Mémoire du cinéma français

Le Musée de Louis, consacré à Louis de Funès, dans son petit village du Cellier (Loire Atlantique), dont je vous avais parlé, continue de faire parler de lui avec succès. Une première soirée autour de La folie des grandeurs (Oury, 1971) a été organisée et a enchantée le public présent. Prochaine soirée, pour les amateurs de comédie ou ceux qui voudraient découvrir les bords de Loire, le 5 juillet, avec une projection du Petit Baigneur (Dhéry, 1968).


Pour les parisiens, la Cinémathèque Française propose ce mois de juin une rétrospective en hommage au réalisateur René Clément avec un certain nombre de films dont Gervaise (1955), Jeux interdits (1951) et l'excellent film Les Maudits (1946), un des rares films de sous-marin français.


Enfin, à partir du 19 juin, l'excellent cinéma de Nantes, Le Cinématographe, bien connu des cinéphiles, propose une rétrospective Jean Renoir avec la projection de 17 films et un documentaire de Jacques Rivette, l'occasion de revoir des classiques et des films rares (dont son Tire au flanc) sur grand écran.

lundi 25 mars 2013

Découvertes et coup de gueule !

Internet

Au gré de mes soirées, quand elles ne sont pas consacrées à la géographie ou l'Histoire, je peux découvrir quelques sites dignes d'intérêt. En témoigne le blog officiel des Amis de Jean Delannoy, consacré au célèbre réalisateur régulièrement mis à l'honneur sur L'âge d'or du Cinéma Français, qui vous offre de nombreuses informations sur l'actualité de l'association et continue à faire vivre la mémoire de Jean Delannoy, cinéaste un peu tombé en désuétude hélas.

Leurs liens m'informent également de l'existence d'un site officiel du Comité Jean Cocteau, largement documenté et qui peut même vous proposer des expertises sur demande. A visiter absolument !

Autre découverte, hélas plus triste, un site consacré à l'acteur Fransined, le frère méconnu de Fernandel, comme un hommage. Francis Contandin, qui est apparu dans une trentaine de films (jamais avec son frère) dont Borsalino (Deray, 1970), Jean de Florette (Berri, 1985) ou Le garçon sauvage (Delannoy, 1951), est, en effet, décédé à Marseille en octobre 2012 dans l'indifférence. Ceux qui l'ont connu ou qui voudrait lui rendre hommage peuvent aller sur le site Fransined.com

Le château de Louis de Funès est aujourd'hui presque aussi célèbre que son ancien illustre propriétaire et le petit village du Cellier, non loin de Nantes, accueille toujours beaucoup de visiteurs admirateurs de l'acteur. La preuve, j'y suis allé il y a quelques années ! Dans quelques temps, la commune possédera un Musée consacré à l'acteur comique, apparemment en lien avec la nature environnante, le théâtre, la danse, le jardinage ... Une interactivité appréciable qui se précise jour après jour. Pour les plus curieux, visitez le site officiel ou la page Facebook (pour les toutes dernières informations).

Un blog qui est partenaire de L'âge d'or du Cinéma Français depuis plusieurs mois mais dont je n'avais pas encore parlé dans un article, enfin. Sobrement intitulé Cinéma Français, il est un formidable agenda télévisé et vous rappelle quels films français passent à la télévision prochainement, avec un petit résumé et quelques informations techniques. Incontournable également. N'hésitez pas à rejoindre le groupe Facebook.

Livres

Qu'on se le dise, je n'ai rien contre Marilyn Monroe, bien au contraire, mais ce n'est plus possible. Plus les années passent, plus le nombre de monographies aussi barbantes qu'inutiles envahissent les rayons cinéma des grandes surfaces, déjà assez monotones dans leurs choix. Ce soir, pas moins de douze ouvrages sur la belle blonde, dans un centre Leclerc de Rennes ! Avec malice, je me suis toutefois permis de les cacher derrière une imposante biographie de Clint Eastwood par Patrick McGilligan. Que je ne puisse choisir un livre sur le cinéma français à mettre en avant est assez révélateur ... Un coup d'oeil au sommaire de l'ouvrage de Christophe Geudin et Jérémie Imbert, Les comédies à la française - 250 films incontournables du cinéma français ! est aberrant : deux pages seulement pour résumer le cinéma comique des années 1930 et 1940, une quinzaine pour les années 1950 - et n'espérez pas sortir des Fernandeleries. Tout juste un Mocky pourra probablement sembler intrépide, un rien underground, aux auteurs. Pauvres Georges Milton, Pauline Carton, Saturnin Fabre, Max Linder et autres Raymond Cordy, ils ne sont pas prêts de sortir de leur oubli. Le livre se contente d'accumuler les clichés, faisant la part belle à Louis de Funès et Bourvil, jusqu'à Dany Boon et Bienvenue chez les ch'tis. Pierre Richard se charge d'une courte préface assez révélatrice du reste : lui non plus n'a pas grand chose à dire de nouveau. 25€ le plat réchauffé, c'est cher.

Le petit Gabin illustré par l'exemple (Philippe Durant, Nouveau Monde) semble plus intéressant sur le principe, quoique là aussi assez limité dans les clichés. Il fait écho au Petit Audiard illustré par l'exemple (2011) du même auteur, ramassis insolent et inutile de bons mots de l'auteur (mieux vaut revoir les films ou reprendre l'ouvrage édité chez René Chateau, Audiard par Audiard). Une quinzaine d'euros à débourser pour un travail sans saveur. Une fois n'est pas coutume, je n'ai pas eu le temps de me faire un avis sur Fernandel, le rire aux larmes de André Ughetto dont le titre pompier ne me plaît guère, ni même sur Les grandes gueules du cinéma français (Philippe Lombard, 2012). Le sponsor Studio CinéLive de ce dernier me fait peur, je dois l'avouer ... Le Jean Renoir de Pascal Mérigeau est toujours en rayons, bien propre dans son papier d'emballage.

Je l'avais évoqué dans un article précédent, l'autobiographie de Roland Giraud (En toute liberté, 2013) propose quelques bons moments, dont l'un qui m'est cher, sa rencontre avec Pierre Fresnay. Je ne voudrais pas vous ôter le plaisir des deux pages consacrées à l'acteur et vous incite donc à cet achat.

mardi 4 décembre 2012

Quelques idées de cadeaux pour Noël ?

Le même problème se pose pour beaucoup d'entre nous tous les ans pour la période des fêtes. Quel cadeau offrir ? Cette année, osez le cinéma français ! Et pour les plus ambitieux, les plus insolents d'entre vous (et les plus riches), osez cet énorme coffret Jean-Pierre Mocky qui rassemble près de 50 films du génial réalisateur français, à mon sens l'un des meilleurs, hélas trop souvent boudé ou caricaturé. Pour 150€, retrouvez entre autres les films de sa collaboration avec Bourvil (La cité de l’indicible peur, Un drôle de paroissien, L'étalon et La grande lessive !) ou Michel Serrault (L'ibis rouge, A mort l'arbitre, Le miraculé ...) et quelques perles qu'il faut absolument (re)voir tels Y a-t-il un français dans la salle ? ou Les compagnons de la marguerite. 2013 sera donc probablement l'occasion de parler de Jean-Pierre Mocky, assez peu évoqué sur ce blog pour le moment. Pour les plus impatients, j'avais longuement évoqué sur un autre blog ce réalisateur que j'aime tant en me proposant modestement une brève analyse et évolution de sa carrière (voir « Jean-Pierre Mocky : le vrai cinéma ! »).


Gaumont à la demande, la collection incontournable, propose comme tous les mois de nouveaux titres à redécouvrir en DVD. Citons Pattes Blanches (1949) dont j'avais parlé très vite dans un article sur Michel Bouquet, excellent film de Jean Grémillon avec également Fernand Ledoux, Paul Bernard et Suzy Delair, le tout tourné dans un charmant petit port de pêche des Côtes d'Armor (Erquy). J'avais pu découvrir ce film au cinéma dans une copie affreusement sale - espérons que le transfert DVD ne sera pas trop mauvais. Toujours avec notre chère Suzy, sortie d'un Marcel Carné de 1962, Du mouron pour les petits oiseaux avec un énorme casting : Paul Meurisse, Dany Saval, Roland Lesaffre, Robert Dalban, Dominique Davray, Jean Richard et même Dany Logan, le chanteur rock'n'roll des Pirates !


A noter également une ressortie Gaumont de Ni vu, ni connu (1958) de Yves Robert avec Louis de Funès, charmante petite comédie qui permettra de rendre hommage à nouveau à Pierre Mondy (le DVD existait chez René Chateau mais semble épuisé). On retrouvera également Valse brillante (1949) de Jean Boyer, avec Lucien Barroux et Jan Kiepura et La Tendre ennemie (1936) de Max Ophüls avec Simone Berriau et Catherine Fonteney.

StudioCanal poursuit ses intéressantes sorties Blu-ray et propose ce mois le chef d'oeuvre de Jacques Becker, Casque d'or (1952) avec Simone Signoret, Claude Dauphin et Serge Reggiani. A noter un intéressant documentaire en bonus sur les coulisses du tournage mais l'abandon des autres suppléments du DVD.


Chez René Chateau, quelques sympathiques nouveautés dont un Raymond Bernard, cinéaste remis à l'honneur en cette fin d'année (voir le coffret Raymond Bernard chez Pathé) de 1937, Le coupable, avec Pierre Blanchar et Marguerite Moreno. On notera aussi Pamela (de Pierre de Hérain, 1945) avec Renée Saint-Cyr et Fernand Gravey ou encore Le messager (de Raymond Rouleau, 1937) avec Jean Gabin et Gaby Morlay.

Qui sera le Corniaud à Noël ?

Un coup d’œil rapide dans n'importe quel magasin et on retrouve les incontournables coffrets sur Louis de Funès. L'acteur comique le plus populaire du cinéma français continue de faire vendre ! On note évidemment, comme tous les ans et particulièrement ce Noël puisqu'on fêtera le triste anniversaire des 30 ans de sa disparition le 27 janvier prochain, une multitude d'ouvrages, à commencer par une biographie du tâcheron Sandro Cassati (Louis de Funès, Biographie intime) qu'il faudra probablement éviter, l'auteur étant le roi de la biographie commerciale dénuée de tout intérêt, tout comme Louis de Funès, le génie du rire de Christian Dureau qui a ici au moins le mérite de ne prétendre qu'à être une synthèse pour qui voudrait découvrir l'acteur. Les spécialistes de Louis de Funès semblent dire beaucoup de bien d'un abécédaire complet, écrit par Bertrand Dicale, Louis de Funès de A à Z, largement fourni en illustrations. Une rapide consultation en magasin me fait douter, pour ma part, de son intérêt si on connaît déjà bien ses classiques. Au lecteur de se faire son propre avis, tout comme sur l'énigmatique Louis de Funès, regardez-moi là, vous ! (Collectif) qui sortira après les fêtes. Et preuve, s'il en fallait une, de l'opportunisme de certains auteurs, cet ouvrage intitulé A table avec Louis de Funès qui propose de réunir les recettes de cuisine présentent dans ses films ! Grotesque ou vraie bonne idée ?

Les coffrets ne sont donc pas en reste. TF1 propose Louis de Funès, inoubliable, regroupant des archives télévisées inédites où l'on peut voir l'acteur chanter aux côtés de Michel Sardou ou Jean Carmet, tout comme des interviews de proches. La série des Fantômas ressort en Blu-ray dans un nouveau coffret (l'ancien avait été critiqué sur la qualité des transferts vidéo) même si j'ai l'impression que les bonus sont ceux du coffret DVD. Si vous n'avez pas encore ces films en votre possession, c'est peut-être une bonne occasion de toucher juste ! Et j'apprends même sur le site Autour de Louis de Funès qu'il est possible de trouver des T-shirt à l'effigie de l'acteur avec le slogan "Non ! Si ! Ohhh !". Je vous laisse juges ...



Quelques livres

Là aussi vous n'échapperez pas aux sorties opportunistes et tomberez encore une fois nez-à-nez avec le Grand livre des répliques cultes du cinéma ou des Répliques les plus drôles du cinéma ! Au milieu des monographies consacrées Marilyn Monroe ou James Dean, il sera bon de s'intéresser aux Méconnus du cinéma français : les acteurs de genre qui ont fait la grandeur de notre cinéma de Serge Regourd (déjà auteur du très bon Les seconds rôles du cinéma français) ou même au Scénario des Enfants du Paradis publié chez Gallimard !

Toujours dans le classique, Michel Audiard se vend bien. Outre l'excellent Audiard par Audiard chez René Chateau, on voit dans les rayons quelques livres sur Les tontons flingueurs ou Un singe en hiver. Annie Girardot, de manière plus opportuniste, est aussi à l'honneur de plusieurs ouvrages, dont le prochain sort en janvier (Annie Girardot, une vie dérangée de Bernard Pascuito).

Olivier Barrot nous entraine également dans une traversée du cinéma français - ce que j'essaye de faire avec ce blog -, espérons qu'il donnera une large part au cinéma des années 20 à 70 (Tout feu, tout flamme). Enfin, une jolie surprise découverte sur internet au gré de mes visites, les Mémoires d'un chevalier ciel, entendons bien sûr les souvenirs de Christian Marin qui nous a quitté cette année.

Pour rappel, le Jean Renoir de Pascal Mérigeau est toujours disponible dans la collection Grandes Biographies de Flammation, celle-là même qui publiera en février prochain Sacha Guitry, profession inventeur de Christophe Mirambeau, pour ceux qui continuent à faire des cadeaux après Noël !

lundi 15 octobre 2012

Quelques sorties : Carné, Renoir, Tourneur, Bernard, Bourvil ...

Le cinéma français dit "patrimonial" n'en finit plus de renaître de ses cendres grâce aux bonnes initiatives des grands distributeurs français, et à quelques passionnés !

A paraître très rapidement, le livre de Philippe Morisson et N.T. Binh "Les magiciens du cinéma", spécialiste du réalisateur Marcel Carné, et webmaster du site de référence et du blog sur l'auteur du Quai des brumes ! Préfacé par Jean-Pierre Jeunet, l'ouvrage se propose de rendre hommage à Marcel Carné, son dialoguiste Jacques Prévert et le décorateur Alexandre Trauner. Plus d'informations sur cette vidéo.

Déjà disponible à la vente, retrouvez pour environ 27€ une imposante biographie de Jean Renoir par Pascal Mérigeau, dans la très sérieuse et élégante collection "Grandes Biographies" de Flammarion. Je ne l'ai pas encore commandé (beaucoup de choses en ce moment !) alors j'attends vos impressions si vous l'avez lu. Pour vous donnez un peu envie, voici quelques mots de Bertrand Tavernier sur cet ouvrage :
Disons-le simplement, le Renoir de Pascal Mérigeau est sinon la meilleure biographie critique écrite sur un cinéaste, du moins l’une des deux ou trois meilleures. Qui évite tous les pièges de certains ouvrages américains qui sacrifient l’esthétique des films, leur force artistique, bref l’analyse critique à des détails biographiques, des ragots intimes le plus souvent haineux et rances. Welles ou Losey ont été les victimes de ces approches. Rien de tel ici. Les analyses de Mérigeau sont concises, denses, passionnées. Il débusque des touches, des inventions typiquement renoiriennes dans un film de commande (comme cet Amazing Mrs Holliday signé Bruce Manning, avec Deanna Durbin où, révélation stupéfiante, l’on découvre pour la première fois que Renoir a tourné quarante-sept jours sur les quarante-neuf du plan de travail initial), évoque merveilleusement les beautés de La Règle du jeu, de La Partie de campagne. Bref, il parle de la mise en scène, du style souvent génial, innovant du cinéaste.

Côté DVD, le coffret Maurice Tourneur de Pathé est déjà disponible sur Amazon, pour le prix annoncé de 50€. Là encore, j'espère que nous serons nombreux à échanger sur les qualités des films, des restaurations, des bonus de ce coffret attendu, que je ne manquerai pas de critiquer sur ce blog prochainement. A paraître également en novembre, signalons la sortie d'un coffret Raymond Bernard, cinéaste méconnu, qui proposera (pour 60€) Le miracle des loups (1924), Le joueur d'échecs (1926) et Tarakanova (1929), un documentaire et un livret.
En novembre également, pour le plaisir, évoquons la sortie d'un coffret Suzy Delair, qui se contente en fait de reprendre 3 DVD déjà distribués dans la collection Gaumont à la demande, L'assassin habite au 21 (1942), Lady Paname (1950) et Atoll K (1951).

Gaumont à la demande toujours, qui enchaîne les sorties inédites, pour notre plus grand plaisir. En novembre (et déjà en pré-commande pour les plus impatients), sortie du Chemin des écoliers (1959) avec Bourvil, Alain Delon et Pierre Mondy, Toi le venin (1959) de Robert Hossein avec Marina Vlady, La tendre ennemie (1936) de Max Ophüls avec Simone Berriau. Et pour les plus acharnés, un énorme coffret (pour 150€, style cadeau de Noël) regroupant 30 films de la collection rouge de Gaumont, accompagnés du livre "Musée Gaumont, morceaux choisis".
Signalons aussi au passage une initiative intéressante, un coffret regroupant les trois films autour de Caroline Chérie. Le premier (1951) est signé Richard Pottier, et m'a laissé un très mauvais souvenir (malgré une découverte au cinéma, sur copie d'origine), et je n'ai pas eu le courage de voir les deux suivants, réalisés par Jean Devaivre, Un caprice de Caroline Chérie (1953) et Le fils de Caroline Chérie (1955). Affaire à suivre...

samedi 6 octobre 2012

Pierre Fresnay : "Je suis comédien" - Témoignage.

On peut souvent lire sur Internet que Je suis comédien est l'autobiographie de Pierre Fresnay. Rien n'est plus faux, et il s'en explique d'ailleurs très rapidement, dès les premières pages : "Ce n'est pas mon métier d'écrire et je ne le fais que très péniblement. A chacun ce qu'il sait faire. Et puis le sentiment d'inutilité de ce bouquin. On écrit trop. Nous vivons à l'époque du commentaire. Si d'un côté vous entassez les œuvres de création et de l'autre les examens, les critiques, les analyses, écrites ou orales, qu'elles provoquent, là, vous aurez la Butte Montmartre et, ici, l'Himalaya." Pauvre Pierre Fresnay, soyons heureux pour lui qu'il n'ait pas connu les footballeurs et étoiles filantes de la téléréalité qui publient leurs mémoires à 30 ans.

Ce livre est donc le résultat d'entretiens avec Albert Dubeux sur différents thèmes de la vie d'un comédien, à travers l'exemple de Pierre Fresnay : "l'acteur et ses rôles", "l'acteur et le public", "le metteur en scène", "l'acteur et la caméra". Autrement dit, il répond aux questions et remarques de Dubeux, sans vraiment raconter sa vie ou son parcours professionnel - si ce n'est quelques informations sur des acteurs qu'il apprécia, comme Raimu. On reste étonné (et conforté dans notre admiration pour lui) de voir avec quelle lucidité, quelle simplicité, quelle modestie Pierre Fresnay évoque son métier. Ainsi le livre se veut une réflexion du comédien sur son parcours, ses quelques rencontres et sa manière d'aborder la comédie.

Du reste, il ne parle que très peu du cinéma mais plutôt du théâtre, qu'il semblait préférer, et je dois avouer que ce genre d'ouvrage de réflexion sur l'art du divertissement n'est pas ma tasse de thé (les livres de Jouvet sur le même thème sont aussi rébarbatifs à mes yeux, malgré les qualités littéraires et intellectuelles exposées). Mais Je suis comédien se lit vite, sans trop de déplaisir. A conseiller aux inconditionnels ou apprentis acteurs.

Il commence ainsi : "Dans la maison d'Yvonne Printemps, à Neuilly. Une pièce exiguë et mansardée; charpente apparente. [...] Partout, des manuscrits de pièces de théâtre empilés. Une forte odeur mêlée de pipe et de cigare. C'est le bureau-bibliothèque où travaille Pierre Fresnay" ...

Le livre n'est plus édité mais reste trouvable pour quelques euros sur plusieurs sites Internet.

dimanche 30 septembre 2012

Maurice Chevalier toujours dans vos librairies !

40 ans que Maurice Chevalier s'est fait la malle pour de bon et pourtant ... à l'occasion de l'anniversaire de sa mort, deux ouvrages sont sortis en librairie pour le plus grand plaisir de ses fans ! Je dois avouer mon immense admiration pour "Momo de Paris" et ne jamais me lasser de sa gouaille et de ses chansons.

Fort de sa vie exceptionnelle, il rédigea ses mémoires en plusieurs volumes des années 1940 à sa mort, au début pour s'occuper l'esprit (en réalité car il fut persona non grata quelques temps au sortir de la guerre). On peut aujourd'hui retrouver l'essentiel de ses souvenirs dans un ouvrage publié chez Omnibus et préfacé par Jacques Pessis, intitulé tout naturellement Dans la vie faut pas s'en faire. Formidable livre où Chevalier raconte son enfance très modeste, ses rencontres avec les stars de Hollywood, les femmes, son métier ... toujours avec simplicité et humour (c'est écrit comme il parle). De Bernard Lonjon, on trouve encore en librairies Le chéri de ces dames, que j'ai feuilleté rapidement et qui ne semble pas présenter un intérêt majeur. Le livre semble être un produit prétexte à l'anniversaire de la mort de l'artiste, mais je ne l'ai pas lu.

J'aimerais rappeler ici que l'ouvrage de référence reste à mon avis le formidable livre de François Vals, qui fut secrétaire particulier de Maurice Chevalier pendant des années. Riche en illustrations, il apparaît comme une malle aux trésors, avec des inédits, des collectors, des souvenirs et des annotations. On le trouve toujours sur internet, un peu cher mais il vaut largement l'investissement. Incontournable !

mercredi 1 août 2012

Jean Lefebvre : "Pourquoi ça n'arrive qu'à moi ?"

Je suis un grand amateur de biographies et d'autobiographies d'acteurs ou actrices, et c'est avec joie que j'avais découvert, il y a quelques mois maintenant, chez un bouquiniste, ce petit livre écrit de la main de Jean Lefebvre (1919-2004). Rien de tout à fait fondamental, mais quel plaisir de lire les anecdotes et les turpitudes de vie de celui qui fut un comique très populaire en son temps, et qui demeure dans la mémoire populaire grâce à quelques rôles passés à la postérité : Fougasse dans la série du Gendarme, le soldat Pitivier de la Septième Compagnie ou Paul Volfoni des Tontons flingueurs.

Et pourtant, de cinéma, il n'en que peu question dans ce livre où l'acteur entend plutôt nous raconter sa vie personnelle, celle que l'on ne connait pas, ou peu. C'est d'abord des femmes, très importantes, de sa mère à ses épouses, mères de ses nombreux enfants. Lefebvre écrit chapitre après chapitre ses bonheurs et des chagrins, avec un peu trop d'intérêt à mon goût - ses déboires amoureux sont très banals et peu influents sur sa carrière, on s'en fatigue vite (reste sa relation avec son fils, émouvante).


Heureusement, cette vie bien remplie ne se limite pas à ces histoires de cœur, et Jean Lefebvre prend plaisir à se souvenir de ses tranches de vie dignes d'un film - comme lorsqu'il fut arrêté par les allemands pendant la guerre, enfermé dans un camp et condamné au poteau d'exécution avant d'être sauvé in extremis par un contre-ordre -, ou d'anecdotes sur les gens du métier (sur ses copains joueurs, comme Darry Cowl).

Dans La bonne occase (1965) avec Michel Serrault et Jean Poiret

Curieusement, Jean Lefebvre ne s'étale pas sur ses expériences cinématographiques, privilégiant plutôt le théâtre et le cabaret, ses vraies passions, celles où le public est là tous les soirs. Pourtant, quelques détails montrent son attachement au grand écran, et à ses maîtres, comme lorsqu'il traversa la France en voiture, de nuit, pour tourner quelques secondes avec Henri-Georges Clouzot (un ami à qui il s'amusait à jouer des tours).

La dernière partie du livre, très intéressante, est consacrée à ses souvenirs sur quelques grands noms du cinéma français (Gabin, Bourvil, Brasseur ...). Il s'y explique notamment sur sa relation houleuse avec Louis de Funès (qu'il avait accusé publiquement de l'avoir coupé au montage dans Le gendarme en ballade), et montre à cette occasion une grande humanité et une gentillesse qui étaient les caractéristiques de ceux qui voulaient le décrire.

Extrait :
Je n'ai revu de Funès qu'une fois, des années plus tard, dans un cocktail. Il était là, avec sa femme, et il m'observait de loin, sans rien dire. Je suis allé vers lui et je l'ai obligé à me saluer. Sa femme, elle, a refusé de me tendre la main. Alors j'ai forcé l'explication, car il me semblait qu'il fallait régler ce problème une fois pour toutes.
- Écoute, Louis, tu es dans le métier depuis assez longtemps maintenant pour comprendre ce que j'ai à te dire. Lorsque je t'ai attaqué publiquement, j'étais fou de colère. Je commençais à avoir un petit nom et en me supprimant arbitrairement mes scènes, tu m'as fait du tort. Tu sais combien il est difficile de se faire connaître dans ce métier. [...] Il me semble que la moindre des choses aurait été de m'en avertir, d'avoir le courage de me prévenir. [...]
De Funès a gardé le silence pendant quelques instants, puis il s'est levé.
- Tu as raison, m'a-t-il dit.
Et il s'est retourné vers sa femme.
- Embrasse-le ...
Alors, enfin, elle m'a tendu la main et je me suis rendu compte que c'était un homme qui reconnaissait ses torts.

Pour aller plus loin :
* Jean Lefebvre, Pourquoi ça n'arrive qu'à moi ?, Paris, Éditions J'ai Lu, 1992 (édition originale chez Michel Lafon, 1984).
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