mardi 26 mars 2013

"DYNAMITE JACK" (de Jean Bastia, 1961)



En quelques mots : De France, Antoine Espérandieu arrive en Arizona pour faire fortune. Hélas son ami français est mort, tué par le redoutable Dynamite Jack, terreur de la région et fin tireur. Antoine, plein d'inconscience, se rend compte trop tard qu'il est l'exact sosie de Dynamite Jack et s'expose à de grands dangers ... et à l'amour de jolies femmes !

Le western français est un sous-genre qu'il serait bon d'étudier, ne serait-ce que pour rendre compte de la diversité insoupçonnée des productions, de Joe Hamman et Jean Durand à Fernand Reynaud et Robert Hossein. Fernandel s'y est aventuré, c'est le cas de le dire, plusieurs fois : avec La terreur de la pampa (Cammage, 1932) ou Ernest le rebelle (Christian-Jaque, 1938). Dynamite Jack, tourné au début des années 1960, quelques années avant les débuts réels du western européen, dont le spaghetti est le plus fameux, est tout de même le plus célèbre et le plus assumé. Le résultat est catastrophique, difficilement visible pour plusieurs raisons : la mise en scène de Jean Bastia est d'une lenteur insupportable, sans aucun rythme et réduit à néant toute tentative de gag (la longue scène de poker entre Fernandel et son double) ; les décors, trouvés en Camargue probablement, sonnent faux - un cactus dans chaque coin d'angle pour montrer qu'on est dans le Sud des Etats-Unis ne rend pas plus crédible cette histoire que les intérieurs de pacotille (quoique le saloon soit appréciable) ; Fernandel enfin n'est fait pas assez, étonnamment (!), pour sauver ce nanar de l'ennui total passées les vingt premières minutes. Son personnage de hors-la-loi laconique lui va mal et il faut une sacrée admiration pour oser aller au bout de cette histoire à rebondissements.



Avec un peu de bonne volonté, on peut quand même s'amuser - pour passer le temps du film - à noter les quelques références aux classiques du genre : un gunfight de saloon dans le noir, à la lueur des balles, rappelle (surement involontairement) Le Cavalier de la mort (De Toth, 1951), en moins bien ; le vieux personnage interprété avec entrain par Lucien Raimbourg peut évoquer le Stumpy/Brennan de Rio Bravo (Hawks, 1959). Mais le plus amusant est le caractère avant-gardiste de Dynamite Jack puisqu'il devance d'une année l'une des scènes les plus célèbres de l'histoire du western, le duel à trois de L'homme qui tua Liberty Valance (Ford, 1962) où celui qui tue le méchant n'est pas celui qu'on croit, appliquant ainsi avant l'heure la formule selon laquelle quand la légende dépasse la réalité, on imprime la légende.

3 commentaires:

Raphaël a dit…

Un drôle de film très particulier. Ce n'est certainement pas un chef d'oeuvre mais ça reste très sympathique et c'est à voir tout de même, ne serait-ce que pour le coup des paysages de Western dans le Var je crois plutôt. Clint Eastwood sous le soleil de Provence, qui l'eu cru ^^ Et puis Fernandel en gros dur à la gâchette facile, c'est à voir aussi.
Je te trouve un peu dur avec ce Film, peu être que je fais partie de ces gens qui ont une sacrée admiration pour aller jusqu'au bout, mais je trouve qu'il se laisse regarder quand même très agréablement. En tout cas il n'y a pas d'ennui pour moi :) Mais ne nous emballons pas, malheureusement c'est plus une curiosité qu'un grand Film. Dommage parce que l'idée était chouette !

Julien Morva, a dit…

Je suis aussi de ces admirateurs qui vont jusqu'au bout ! :) Mais pour moi c'était l'ennui profond.

L'idée de base était sympathique oui, c'est vrai, et le film se regarde pendant une petite demi-heure à mon sens.

Anonyme a dit…

J’adore ce film. Il n’a pas pris une ride, malgré les années. Clint Eastwood est irréprochable dans son rôle, même si ce n’est pas son meilleur film. Je l’ai même acheté sur http://www.paruvendu.fr/annonces/dvd-blu-ray/ .

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