dimanche 11 novembre 2012

Le cinéma français dans les tranchées !

C'est probablement mon côté historien qui ressort, mais en ce 11 novembre, je ne peux m'empêcher de consacrer un petit article à une page importante du XXe siècle, la Première Guerre Mondiale. Peu de films français ont été réalisés sur le sujet et il faut revoir des films américains ou britanniques importants pour s'en rendre compte encore plus : Sergent York, Lawrence d'Arabie, Les sentiers de la gloire, A l'Ouest rien de nouveau, L'adieu aux armes. Le cinéma français s'en est emparé réellement qu'assez tardivement, avec deux excellents films de Bertrand Tavernier, La vie et rien d'autre et Capitaine Conan, ou plus récemment avec Un long dimanche fiançailles, La chambre des officiers ou Joyeux Noël.


Le cinéma français qui nous intéresse principalement sur ce blog s'y est peut-être moins penché, encore que. En 1919, Abel Gance réalise J'accuse, un long film muet pacifiste auquel il donnera un remake avant le début de Seconde Guerre Mondiale. Dès 1928, dix ans après la fin du conflit, Léon Poirier met en scène ce qu'on appellerait aujourd'hui un docu-fiction, sur les lieux même de la bataille la plus meurtrière de la Première Guerre Mondiale. Verdun, vision d'Histoire relate l'histoire de la bataille avec de réels survivants et quelques acteurs, dont Albert Préjean. Les années 1930 sont plus fleurissantes : Raymond Bernard réalise en 1932 Les Croix de bois, d'après le roman de Roland Dorgelès, avec Pierre Blanchar, Gabriel Gabrio, Charles Vanel et Pierre Labry, puis, en 1939, Les Otages, une histoire d'amour se déroulant en 1914 dans la Marne, avec Saturnin Fabre, Pierre Larquey et Fernard Charpin. Toujours sur le front, évoquons aussi L'équipage (1935), de Anatole Litvak avec Charles Vanel et Annabella. Jean Renoir évoque aussi la Première Guerre Mondiale, en toile de fond de son chef d'oeuvre, La Grande Illusion (1937) pour se rappeler avec nostalgie que l'on évoquait à la fin des années 1910 la "der des der".



Les années d'après guerre sont marquées par le traumatisme de l'Occupation et de nombreux films sont consacrés à ces heures sombres. La Première Guerre Mondiale, déjà lointaine, n'est plus vraiment exploitée qu'en toile de fond de plusieurs films : Le diable au corps de Claude Autant-Lara (1947), Jules et Jim de François Truffaut (1962). En 1965, Georges Franju adapte le roman de Jean Cocteau, Thomas l'imposteur, mettant en scène un personnage qui se fait passer pour un aristocrate.

Les années 1970 font suite aux décolonisations et se veulent pacifistes, antimilitaristes. On retrouve un très bon film de Jean-Jacques Annaud sur une vision de la Première Guerre Mondiale ... en Afrique. La victoire en chantant met, en effet, en scène des français et des allemands aux colonies qui s'affrontent dès lors qu'ils apprennent que leurs pays se font la guerre. Une curiosité à redécouvrir, qui fut d'ailleurs récompensée par l'Oscar du meilleur film étranger !


2 commentaires:

Robbin a dit…

Je suis souvent resté scotché devant des films comme Les Sentiers de la Gloire, A l'Ouest rien de nouveau, ou encore Les Croix de Bois cités dans ton article. Mais les livres sont aussi excellents : ceux de Dorgelès en effet. Je me passionne beaucoup pour cette guerre si noire. Cette passion se veut avant tout un souvenir de ceux qui sont tombés pour nous afin de combattre l'oubli...

De moins en moins de jeunes s'intéressent pour l'Histoire. C'est dommage...

Julien Morva, a dit…

Peut-être la faute à des professeurs un peu trop "vieille école" hélas. Il y a pourtant beaucoup à faire comme activités autour de cette guerre sans pour autant tomber dans le cours magistral rébarbatif.

Comme tu dis, les livres consacrés à cette période sont souvent passionnants. Outre "Les croix de bois", il faut aussi repenser à "Voyage au bout de la nuit" de Céline par exemple, ou "Les sept dernières plaies" de Duhamel.

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...