dimanche 2 septembre 2012

"LA CHALEUR DU SEIN" (de Jean Boyer, 1938)

En quelques mots : Gilbert Quercy, jeune homme de 18 ans, tente de se suicider pour un chagrin d'amour. Se succèdent à l'hôpital pour lui remonter le moral les trois anciennes femmes de son père, archéologue et égyptologue toujours en voyage, qu'il appelle ses "mères". D'une bonne volonté, celles-ci se révèlent vite intrusives.

Ce film, longtemps considéré comme perdu, a été retrouvé il y a quelques années maintenant et édité en DVD par MK2. Si on n'a pas retrouvé un chef d’œuvre incontournable, il faut reconnaitre plusieurs qualités à cette petite comédie de Jean Boyer, à commencer par son étonnante modernité sur le concept de famille. A l'heure où tous les journaux nous empestent de reportages et d'enquêtes sur les conséquences des familles recomposées, cette Chaleur de sein nous montre un jeune homme qui a été élevé par trois femmes différentes, mariées un temps à son père, et qui ne s'en porte pas plus mal ... si ce n'est dans cette histoire où les trois femmes reviennent en même temps !

Michel Simon ne se renouvèle guère et incarne son infatigable personnage débonnaire, avec toutefois une pointe d'aristocratie. On retrouve avec le même plaisir Marguerite Moreno en américaine (avec un terrible accent) éprise d'archéologie et seule femme à bord du bateau à vouloir écouter l'égyptologue rasoir. Gabrielle Dorziat et Jeanne Lion incarnent ses deux premières épouses, très vieille école, coincées et partisanes d'une éducation qu'on imagine sans mal rigoriste. Arletty est la dernière épouse, la plus libre, la plus insolente, celle qui débarque à l'hôpital en tenue d'équitation et s'allume une cigarette. Avec la gouaille qu'on lui connait, elle se démène pour que Jean Paqui oublie ses idées suicidaires. Elle va jusqu'à faire du charme au patron du jeune homme (Pierre Larquey) pour lui faire oublier qu'il lui a volé 30 000 francs.



Le film s'apparente à une suite de situations plus ou moins drôles où les trois femmes tentent de s’immiscer dans la vie de celui qu'elles considèrent comme leur fils. Le passage avec Pierre Larquey est probablement le plus réussit grâce au talent des deux acteurs et aux sous-entendus. On ne s'ennuie pas (le film ne dure que 74 minutes) et on prend plaisir à suivre cette gentille histoire, pas si démodée que ça !

A noter la première apparition à l'écran de l'acteur François Périer (dans le rôle de l'ami de Jean Paqui).

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