mardi 11 septembre 2012

"LE RETOUR DE DON CAMILLO" (de Julien Duvivier, 1953)


En quelques mots : Don Camillo est exilé dans un petit village de montagne, difficilement accessible et plongé dans le froid. A Brescello, devant la menace d'une terrible inondation, Peppone fait tout pour construire une digue, mais se heurte au refus d'un grand propriétaire de vignes. Devant son incapacité à régler le problème et la fuite de certains habitants, il décide de rappeler Don Camillo.

Le film commence exactement là où Le petit monde de Don Camillo (1952) s'était arrêté, lorsque le célèbre curé partait pour son exil. On le retrouve donc dans le train, prêt à découvrir sa nouvelle paroisse, perdue dans une montagne cachée par le brouillard. Peppone non plus n'a pas changé et exerce son autorité de maire communiste avec force, méprisant le nouveau curé et forçant un propriétaire terrien à céder ses terres pour le bien des camarades. Il est même affublé d'une petite troupe de choc, pas loin d'être une milice prête à tout pour arriver à ses fins.

Cette suite des aventures de Don Camillo est toujours mise en scène avec talent par Julien Duvivier, qui propose de très jolis cadrages (malgré quelques transparences aujourd'hui pénibles), et il faut noter la très belle photographie de Anchise Brizzi.

Rien ne change réellement dans cette suite où le pouvoir civil et le pouvoir religieux s'affrontent gentiment, mais elle reste tout à fait au niveau de l'original, avec quelques très belles séquences : Don Camillo qui passe un dimanche après-midi avec le fils de Peppone, malheureux dans son collège, ou la séquence de fin et le sermon du curé devant le village engloutis par les flots (émouvant).


Jean Debucourt assure encore la magnifique voix de Jésus, qui parle régulièrement à Don Camillo et s'amuse avec lui ; quant à Édouard Delmont, il est un des personnages comiques du film, jouant un vieux médecin qui n'arrête pas de mourir et de ressusciter. Un des autres jolis moments du film est la Passion du Christ de Camillo qui retourne une nuit chercher sa croix et la remonte seul, sur le dos, le long de sa montagne, sous la neige. Épuisé, il est sauvé par Jésus lui-même, symbolique assez marquante que l'on retrouve à la fin, avec l’inondation, qui n'est pas sans rappeler le Déluge.

Je vous propose de revoir un des passages les plus amusants du film, lorsqu'un ancien adversaire de Camillo et Peppone revient en ville et que les deux compères entendent bien se venger avec de l'huile de ricin :

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