jeudi 25 octobre 2012

"LE COUTURIER DE CES DAMES" (de Jean Boyer, 1956)

En quelques mots : Fernand Vignard, couturier, donne sa démission après que son patron a critiqué une fois de trop sa soi-disant promiscuité avec les femmes des clients. Hélas pour lui, son épouse Adrienne, qui dirige d'une main de fer une petite boutique de prêt-à-porter, ne peut l'entendre. Fernand, qui hérite subitement d'une maison de haute couture féminine, décide de ne pas lui révéler la vérité.

J'avais un souvenir très lointain de ce film, que je confondais encore jusqu'à ce soir volontiers avec Le confident de ces dames et Coiffeur pour dames, titre approchant oblige, avec le même Fernandel. Force est de reconnaître que je ne me suis pas ennuyé devant cette gentille petite comédie qui ne vaut que pour son interprétation. Fernandel est impayable, même cabotinant à l'extrême, dans ce rôle d'homme à femmes qui le sied si bien, habillé avec autant d'élégance qu'il manie le verbe (la présentation de sa collection "La Parisienne" est très bien écrite, bien que désuète). Il faut le voir esquisser son fameux sourire devant de belles dames, bourgeoises ou ouvrières, et les mettre dans sa poche en une poignée de répliques. Un autre acteur à sa place et cette histoire de haute couture serait tombée dans les terribles et profondes oubliettes du cinéma français. Heureusement il n'en est rien, puisqu'il nous permet en plus d'admirer Suzy Delair, dans le rôle - une fois n'est pas coutume - d'épouse jalouse mais aimante.

Au début étriquée dans son rôle de petite bourgeoise coincée et colérique, elle se lâche sur la fin, redevenant la jeune femme pétillante que l'on connaît et rappelant au passage à quel point elle est jolie, dans une scène où elle se déshabille devant une salle comblée qui pense à un sketch.

Le film ne peut s'envisager qu'autour et pour ce formidable duo d'artistes (et quelques noms toujours sympathiques à retrouver comme Françoise Fabian, très jolie, ou Georges Chamarat en notaire). Les plus critiques y verront une accumulation de clichés sur la mode et les homosexuels : Pasquali et André Bervil caricaturent des créateurs très efféminés, avec talent d'ailleurs, et ici et là quelques répliques cinglantes ne pourraient plus passer aujourd'hui sans être qualifiées d'homophobes au pire, de ringardes au mieux. Dans un autre contexte, Fernandel s'abandonna d'ailleurs à un titre sans équivoque, On dit qu'il en est, extrêmement drôle.


La mise en scène de Jean Boyer n'est pas à sauver non plus, tant elle est terne et plate - le réalisateur se contente de poser sa caméra pour filmer les acteurs, sans gros plans, sans mouvements. Je vous propose de retrouver dans une vidéo (assez longue, 8 minutes) quelques bons moments entre Fernandel et Suzy Delair.

1 commentaire:

Robbin a dit…

Une comédie sympathique, où Fernandel nous montre tout son savoir faire !

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