vendredi 19 octobre 2012

"LE PUITS AUX TROIS VÉRITÉS" (de François Villiers, 1961)

En quelques mots : La jeune Danièle est retrouvée morte, un revolver à ses côtés, suite à une violente dispute avec son mari (J.-C. Brialy). Celui-ci découvre le lendemain, dans les journaux, que la mère de Danièle (M. Morgan) l'accuse publiquement de meurtre. S'ouvre alors un long flashback où se mêlent les vérités des uns et des autres : celle de la victime à travers son journal intime, celle de la mère dans un interrogatoire et celle du mari qui raconte son histoire à sa maîtresse.

Le puits aux trois vérités, rareté éditée chez Gaumont (collection à la demande, indispensable aujourd'hui), est une adaptation d'un roman de Jean-Jacques Gautier, dialoguée par Henri Jeanson, et mise en scène par François Villiers (surtout connu pour avoir réalisé Les Chevaliers du ciel à la télévision). Le film adopte une posture déjà connue, celle d'un triple point de vue pour une même histoire, avec une certaine efficacité dans les effets de montage et les transitions. Le casting se targue d'une jolie distribution : Michèle Morgan en mère froide, distante et mystérieuse, éblouissante de beauté, face à un jeune fou incarné par Jean-Claude Brialy séducteur et bondissant, pas prude pour un sou - certaines de ses répliques sont d'ailleurs amusantes ("J'aurais bien voulu la sauter !" en parlant de Michèle Morgan, il faut l'entendre !). Au milieu, la jolie Catherine Spaak résiste bien, même si son personnage, important, n'est finalement pas très intéressant. Côté seconds rôles, on retrouve en clin d’œil Dany Saval, Jean-Pierre Aumont, Guy Béart, Jean-Louis Trintignant et Billy Kearns.


L'histoire est bien menée pendant une bonne première partie, intrigante, mais retombe rapidement dans la routine, faute à une réalisation bien terne, une photographie bas de gamme et un scénario qui n'est franchement pas très passionnant. Le dénouement final, à l'image du film, est d'une platitude convenue qui laisse le spectateur indifférent. Difficile en effet de se prendre de sympathique pour un quelconque personnage, ce qui est le principal problème de ce puits au vérités. Les dialogues de Jeanson n'y font pas grand chose, malgré quelques fulgurances ("C'est pour le journal parlé, il n'y a pas de son !").


Restent quelques jolies séquences entre Jean-Claude Brialy et Michèle Morgan, principal intérêt de ce vaudeville qu'il faudra épousseter régulièrement pour qu'il ne prenne pas trop la poussière. A noter au passage une jolie partition de Maurice Jarre, assez peu mise en valeur hélas.

Extrait audio : "Je ne vous aime pas !"

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